jacobins. Enfin on repandait que
Hoche n'avait ete rappele a Paris que pour perdre son commandement. Les
uns le disaient destitue comme royaliste, les autres comme jacobin.
Son retour dissipa tous les bruits, et repara les maux causes par son
absence. Il fit recommencer le desarmement, remplir les magasins,
approvisionner les villes; il les declara toutes en etat de siege; et,
autorise des lors a y exercer la dictature militaire, il ferma les clubs
jacobins formes par les refugies, et surtout une societe connue a Nantes
sous le titre de _Chambre ardente_. Il refusa de ratifier la paix
accordee a Sapinaud; il fit occuper son pays, et lui laissa a lui la
faculte de sortir de France, ou de courir les bois, sous peine d'etre
fusille s'il etait pris. Il fit resserrer Stofflet plus etroitement
que jamais, et recommencer les poursuites contre Charette. il confia a
l'adjudant-general Travot, qui joignait a une grande intrepidite toute
l'activite d'un partisan, le soin de poursuivre Charette avec plusieurs
colonnes d'infanterie legere et de cavalerie, de maniere a ne lui
laisser ni repos, ni espoir.
Charette, en effet, poursuivi jour et nuit, n'avait plus aucun moyen
d'echapper. Les habitans du Marais, desarmes, surveilles, ne pouvaient
plus lui etre d'aucun secours. Ils avaient livre deja plus de sept mille
fusils, quelques pieces de canon, quarante barils de poudre, et ils
etaient dans l'impossibilite de reprendre les armes. L'auraient-ils
pu d'ailleurs, ils ne l'auraient pas voulu, parce qu'ils se sentaient
heureux du repos dont ils jouissaient, et qu'ils craignaient de
s'exposer a de nouvelles devastations. Les paysans venaient denoncer aux
officiers republicains les chemins ou Charette passait, les retraites ou
il allait reposer un instant sa tete; et quand ils pouvaient s'emparer
de quelques-uns de ceux qui l'accompagnaient, ils les livraient a
l'armee. Charette, a peine escorte d'une centaine de serviteurs devoues,
et suivi de quelques femmes qui servaient a ses plaisirs, ne songeait
pas cependant a se rendre. Plein de defiance, il faisait quelquefois
massacrer ses hotes, quand il craignait d'en etre trahi. Il fit,
dit-on, mettre a mort un cure qu'il soupconnait de l'avoir denonce
aux republicains. Travot le rencontra plusieurs fois, lui tua une
soixantaine d'hommes, plusieurs de ses officiers, et entre autres son
frere. Il ne lui resta plus que quarante ou cinquante hommes.
Pendant que Hoche le faisait harceler san
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