rmee autrichienne, qui
exigeait la presence de toutes nos forces sur l'Adige. Bonaparte
commencait a recevoir de l'armee des Alpes quelques renforts, ce qui lui
permettait d'employer quinze mille hommes au blocus de Mantoue et du
chateau de Milan, vingt mille a la garde de l'Adige, et de porter une
division sur le Po pour executer ses projets sur le midi de l'Italie.
Il se rendit sur-le-champ a Milan pour faire ouvrir la tranchee autour
du chateau, et hater sa reddition. Il ordonna a Augereau, qui etait sur
le Mincio, tres pres du Po, de passer ce fleuve a Borgo-Forte, et de se
diriger sur Bologne. Il enjoignit a Vaubois de s'acheminer de Tortone a
Modene, avec quatre ou cinq mille hommes arrivant des Alpes. De cette
maniere il pouvait diriger huit a neuf mille hommes dans les legations
de Bologne et de Ferrare, et menacer de la toute la peninsule.
Il attendit pendant quelques jours la fin des inondations sur le Bas-Po,
avant de mettre sa colonne en mouvement. Mais la cour de Naples, faible
autant qu'elle etait violente, avait passe de la fureur a l'abattement.
En apprenant nos dernieres victoires dans la Haute-Italie, elle avait
fait partir le prince de Belmonte-Pignatelli pour se soumettre au
vainqueur. Bonaparte renvoya pour la paix au directoire, mais crut
devoir accorder un armistice. Il ne lui convenait pas de s'enfoncer
jusqu'a Naples avec quelques mille hommes, et surtout dans l'attente de
l'arrivee des Autrichiens. Il lui suffisait pour le moment de desarmer
cette puissance, d'oter son appui a Rome, et de la brouiller avec la
coalition. On ne pouvait pas, comme aux autres petits princes qu'on
avait sous la main, lui imposer des contributions, mais elle s'engageait
a ouvrir tous ses ports aux Francais, a retirer a l'Angleterre cinq
vaisseaux et beaucoup de fregates qu'elle lui fournissait, enfin a
priver l'armee autrichienne des deux mille quatre cents cavaliers qui
servaient dans ses rangs. Ce corps de cavalerie devait rester sequestre
sous la main de Bonaparte, qui etait maitre de le faire prisonnier a la
premiere violation de l'armistice. Bonaparte savait tres bien que de
pareilles conditions ne plairaient pas au gouvernement, mais dans le
moment il lui importait d'avoir du repos sur ses derrieres, et il
n'exigeait que ce qu'il croyait pouvoir obtenir. Le roi de Naples
soumis, le pape ne pouvait pas resister; alors l'expedition sur la
droite du Po se reduisait, comme il le voulait, a une expedition de
quel
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