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vingt mille hommes dissemines sous le prince de Wurtemberg, de Mayence a
Dusseldorf. Jourdan fit deboucher Kleber par Dusseldorf avec vingt-cinq
mille hommes. Ce general replia les Autrichiens, les battit le 16
prairial (4 juin) a Altenkirchen, et remonta la rive droite entre la
ligne de neutralite et le Mein. Quand il fut parvenu a la hauteur de
Neuwied, et qu'il eut couvert ce debouche, Jourdan, profitant du pont
qu'il avait sur ce point, passa le fleuve avec une partie de ses
troupes, et vint rejoindre Kleber sur la rive droite. Il se trouva ainsi
avec quarante-cinq mille hommes a peu pres, sur la Lahn, le 17 (5
juin). Il avait laisse Marceau avec trente mille hommes devant Mayence.
L'archiduc Charles, qui etait vers Mayence, en apprenant que les
Francais recommencaient l'excursion de l'annee precedente, et
debouchaient encore par Dusseldorf et Neuwied, se reporta avec une
partie de ses forces sur la rive droite pour s'opposer a leur marche.
Jourdan se proposait d'attaquer le corps du prince de Wurtemberg avant
qu'il fut renforce; mais oblige de differer d'un jour, il perdit
l'occasion, et fut attaque lui-meme a Wetzlar, le 19 (7 juin). Il
bordait la Lahn, ayant sa droite au Rhin, et sa gauche a Wetzlar.
L'archiduc, donnant avec la masse de ses forces sur Wetzlar, battit
son extreme gauche, formee par la division Lefevre, et l'obligea a se
replier. Jourdan, battu sur la gauche, etait oblige d'appuyer sur sa
droite, qui touchait au Rhin, et se trouvait ainsi pousse vers ce
fleuve. Afin de n'y etre pas jete, il devait attaquer l'archiduc. Pour
cela, il fallait livrer bataille, le Rhin a dos. Il pouvait s'exposer
ainsi, dans le cas d'une defaite, a regagner difficilement ses ponts de
Neuwied et Dusseldorf, et peut-etre a essuyer une deroute desastreuse.
Une bataille etait donc dangereuse, et meme inutile, puisqu'il avait
rempli son but en attirant l'ennemi a lui, et en amenant une derivation
des forces autrichiennes du Haut sur le Bas-Rhin. Il pensa donc qu'il
fallait se replier, et ordonna la retraite, qui se fit avec calme et
fermete. Il repassa a Neuwied et prescrivit a Kleber de redescendre
jusqu'a Dusseldorf, pour y revenir sur la rive gauche. Il lui avait
recommande de marcher lentement, mais de n'engager aucune action
serieuse. Kleber, se sentant trop presse a Ukerath, et emporte par son
instinct guerrier, fit volte-face un instant, et frappa sur l'ennemi un
coup vigoureux, mais inutile; apres quoi il regag
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