rte arrivait seul au galop au moment de cette
action: il manqua etre pris, et se sauva en toute hate.
Wurmser passa a Sanguinetto; puis, apprenant que tous les ponts de la
Molinella etaient rompus, excepte celui de Villimpenta, il descendit
jusqu'a ce pont, y franchit la riviere, et marcha sur Mantoue. Le
general Charton voulut lui resister avec trois cents hommes formes en
carre; ces braves gens furent sabres ou pris. Wurmser arriva ainsi a
Mantoue le 27 (13). Ces legers avantages etaient un adoucissement aux
malheurs du vieux et brave marechal. Il se repandit dans les environs de
Mantoue, et tint un moment la campagne, grace a sa nombreuse et belle
cavalerie.
Bonaparte arrivait a perte d'haleine, furieux contre les officiers
negligens qui lui avaient fait manquer une si belle proie. Augereau
etait rentre dans Legnago, et avait fait prisonniere la garnison
autrichienne, forte de seize cents hommes. Bonaparte ordonna a Augereau
de se porter a Governolo, sur le Bas-Mincio. Il livra ensuite de petits
combats a Wurmser, pour l'attirer hors de la place; et, dans la nuit
du 28 au 29 (14-15 septembre), il prit une position en arriere, pour
engager Wurmser a se montrer en plaine. Le vieux general, alleche
par ses petits succes, se deploya en effet hors de Mantoue, entre
la citadelle et le faubourg de Saint-George. Bonaparte l'attaqua le
troisieme jour complementaire an IV (19 septembre). Augereau, venant de
Governolo, formait la gauche; Massena, partant de Due-Castelli, formait
le centre, et Sahuguet, avec le corps de blocus, formait la droite.
Wurmser avait encore vingt-un mille hommes en ligne. Il fut enfonce
partout, et rejete dans la place avec une perte de deux mille hommes.
Quelques jours apres, il fut entierement renferme dans Mantoue. La
nombreuse cavalerie qu'il avait ramenee ne lui servait a rien, et ne
faisait qu'augmenter le nombre des bouches inutiles; il fit tuer et
saler tous les chevaux. Il avait vingt et quelques mille hommes de
garnison, dont plusieurs mille aux hopitaux.
Ainsi, quoique Bonaparte eut perdu en partie le fruit de sa marche
audacieuse sur la Brenta, et qu'il n'eut pas fait mettre bas les armes
au marechal, il avait entierement ruine et disperse son armee. Quelques
mille hommes etaient rejetes dans le Tyrol sous Davidovich; quelques
mille fuyaient en Frioul sous Quasdanovich. Wurmser, avec douze ou
quatorze mille, s'etait enferme dans Mantoue. Treize ou quatorze mille
etaient prisonniers, s
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