a terreur dans les rangs autrichiens, et donne le temps a la
cavalerie, qui accourait, de recueillir plusieurs mille prisonniers.
La finit cette suite de combats, qui valurent a l'armee francaise les
defiles du Tyrol, la ville de Roveredo, toute l'artillerie autrichienne,
quatre mille prisonniers, sans compter les morts et les blesses.
Bonaparte appela cette journee bataille de Roveredo.
Le lendemain 19 fructidor (5 septembre), les Francais entrerent a
Trente, capitale du Tyrol italien. L'eveque avait fui. Bonaparte, pour
calmer les Tyroliens, qui etaient fort attaches a la maison d'Autriche,
leur adressa une proclamation, dans laquelle il les invitait a poser
les armes, et a ne point commettre d'hostilites contre son armee, leur
promettant qu'a ce prix leurs proprietes et leurs etablissements publics
seraient respectes. Wurmser n'etait plus a Trente. Bonaparte l'avait
surpris a l'instant ou il se mettait en marche pour executer son
plan. En voyant les Francais s'engager dans le Tyrol pour communiquer
peut-etre avec l'Allemagne, Wurmser n'en fut que plus dispose a
descendre par la Brenta, pour emporter l'Adige pendant leur absence.
Il esperait meme, par ce circuit rapide, qui allait l'amener a Verone,
enfermer les Francais dans la haute vallee de l'Adige, et, tout a
la fois, les envelopper et les couper de Mantoue. Il etait parti
l'avant-veille et devait etre deja rendu a Bassano; Bonaparte forme
sur-le-champ une resolution des plus hardies: il va laisser Vaubois a
la garde du Tyrol, et se jeter a travers les gorges de la Brenta, a la
suite de Wurmser. Il ne peut emmener avec lui que vingt mille hommes, et
Wurmser en a trente; il peut etre enferme dans ces gorges epouvantables,
si Wurmser lui tient tete; il peut aussi arriver trop tard pour tomber
sur les derrieres de Wurmser, et celui-ci peut avoir eu le temps de
forcer l'Adige: tout cela est possible. Mais ses vingt mille hommes en
valent trente; mais si Wurmser veut lui tenir tete et l'enfermer dans
les gorges, il lui passera sur le corps; mais s'il a vingt lieues a
faire, il les fera en deux jours, et arrivera dans la plaine aussitot
que Wurmser. Alors il le rejettera ou sur Trieste, ou sur l'Adige. S'il
le rejette sur Trieste, il le poursuivra et ira bruler ce port sous ses
yeux; s'il le rejette sur l'Adige, il l'enfermera entre son armee et ce
fleuve, et enveloppera ainsi l'ennemi, qui croyait le prendre dans les
gorges du Tyrol.
Ce jeune homme, dont la pensee
|