tagnes en avant de Malsch, et sa
cavalerie dans la plaine. Il voulait attaquer le 22 (10 juillet): Moreau
le prevint, et l'attaqua le 21 (9 juillet).
Le general Saint-Cyr, que Moreau avait ramene a lui, et qui formait la
droite, attaqua le plateau de Rothensol. Il deploya la cette precision,
cette habilete de manoeuvres, qui l'ont distingue pendant sa belle
carriere. N'ayant pu deloger l'ennemi d'une position formidable, il
l'entoura de tirailleurs, puis il fit essayer une charge, et feindre une
fuite, pour engager les Autrichiens a quitter leur position, et a
se jeter a la poursuite des Francais. Cette manoeuvre reussit: les
Autrichiens, voyant les Francais s'avancer, puis s'enfuir en desordre,
se jeterent apres eux. Le general Saint-Cyr, qui avait des troupes
preparees, les lanca alors sur les Autrichiens, qui avaient quitte leur
position, et se rendit maitre du plateau. Des ce moment, il s'avanca,
intimida les Saxons destines a deborder notre droite, et les obligea
a se replier. A Malsch, au centre, Desaix s'engagea vivement avec les
Autrichiens, prit et perdit ce village, et finit la journee en se
portant sur les dernieres hauteurs, qui longent le pied des montagnes.
Dans la plaine, notre cavalerie ne s'etait point engagee, et Moreau
l'avait tenue a la lisiere des bois.
La bataille etait donc indecise, excepte dans les montagnes. Mais
c'etait le point important, car, en poursuivant son succes, Moreau
pouvait etendre son aile droite autour de l'archiduc, lui enlever les
debouches de la vallee du Necker, et le pousser dans le Rhin. Il est
vrai qu'a son tour, l'archiduc, s'il perdait les montagnes, qui etaient
sa base, pouvait faire perdre a Moreau le Rhin, qui etait la notre;
il pouvait renouveler son effort dans la plaine, battre Desaix, et,
s'avancant le long du Rhin, mettre Moreau en l'air. Dans ces occasions,
c'est le moins hardi qui est compromis: c'est celui qui se croit coupe,
qui l'est en effet. L'archiduc crut devoir se retirer pour ne pas
compromettre, par un mouvement hasarde, la monarchie autrichienne, qui
n'avait plus que son armee pour appui. On a blame cette resolution, qui
entrainait la retraite des armees imperiales, et exposait l'Allemagne
a une invasion. On peut admirer ces belles et sublimes hardiesses du
genie, qui obtiennent de grands resultats au prix de grands perils; mais
on ne saurait en faire une loi. La prudence est seule un devoir, dans
une situation comme celle de l'archiduc, et on ne
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