bruit de ce combat eveilla tout le camp, qui se
mit aussitot sous les armes, et jeta l'alarme dans Paris. Mais on fut
bientot rassure en apprenant le resultat et la folie de la tentative. Le
directoire fit aussitot enfermer les prisonniers, et demanda aux deux
conseils l'autorisation de faire des visites domiciliaires pour saisir,
dans certains quartiers, beaucoup de seditieux que leurs blessures
avaient empeches de quitter Paris. Ayant fait partie d'un rassemblement
arme, ils etaient justiciables des tribunaux militaires, et furent
livres a une commission, qui commenca a en faire fusiller un certain
nombre. L'organisation de la haute-cour nationale n'etait point encore
achevee; on en pressa de nouveau l'installation, pour commencer le
proces de Baboeuf.
Cette echauffouree fut prise pour ce qu'elle valait, c'est-a-dire pour
une de ces imprudences qui caracterisent un parti expirant. Les ennemis
seuls de la revolution affecterent d'y attacher une grande importance,
pour avoir une nouvelle occasion de crier a la terreur, et de repandre
des alarmes. On fut peu epouvante en general, et cette vaine attaque
prouva mieux encore que tous les autres succes du directoire, que son
etablissement etait definitif, et que les partis devaient renoncer a le
detruire. Tels etaient les evenemens qui se passaient a l'interieur.
Pendant qu'au dehors on allait livrer de nouveaux combats, d'importantes
negociations se preparaient en Europe. La republique francaise etait en
paix avec plusieurs puissances, mais n'avait d'alliance avec aucune. Les
detracteurs qui avaient dit qu'elle ne serait jamais reconnue, disaient
maintenant qu'elle serait a jamais sans allies. Pour repondre a ces
insinuations malveillantes, le directoire songeait a renouveler le pacte
de famille avec l'Espagne, et projetait une quadruple alliance entre
la France, l'Espagne, Venise et la Porte. Par ce moyen, la quadruple
alliance, composee de toutes les puissances du Midi, contre celles du
Nord, dominerait la Mediterranee et l'Orient, donnerait des inquietudes
a la Russie, menacerait les derrieres de l'Autriche, et susciterait une
nouvelle ennemie maritime a l'Angleterre. De plus, elle procurerait
de grands avantages a l'armee d'Italie, en lui assurant l'appui des
escadres venitiennes et trente mille Esclavons.
L'Espagne etait parmi les puissances la plus facile a decider. Elle
avait contre l'Angleterre des griefs qui dataient du commencement de la
guerre. Les principau
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