onformement aux termes de l'armistice; mais la
negociation de la paix souffrait de grands retards. Il etait evident que
les puissances attendaient, pour conclure, la suite des evenemens de
la guerre. Les peuples de Bologne et de Ferrare etaient toujours aussi
exaltes pour la liberte, qu'ils avaient recue provisoirement. La regence
de Modene et le duc de Parme etaient immobiles. La Lombardie attendait
avec anxiete le resultat de la campagne. On avait fait de vives
instances aupres du senat de Venise, dans le double but de le faire
concourir au projet de quadruple alliance, et de procurer un utile
auxiliaire a l'armee d'Italie. Outre les ouvertures directes, nos
ambassadeurs a Constantinople et a Madrid en avaient fait d'indirectes,
et avaient fortement insiste aupres des legations de Venise, pour leur
demontrer les avantages du projet; mais toutes ces demarches avaient ete
inutiles. Venise detestait les Francais, depuis qu'elle les voyait sur
son territoire, et que leurs idees se repandaient dans les populations.
Elle ne s'en tenait plus a la neutralite desarmee; elle armait au
contraire avec activite. Elle avait donne ordre aux commandans des iles
d'envoyer dans les lagunes les vaisseaux et les troupes disponibles;
elle faisait venir des regimens esclavons de l'Illyrie. Le provediteur
de Bergame armait secretement les paysans superstitieux et braves
du Bergamasque. Des fonds etaient recueillis par la double voie des
contributions et des dons volontaires.
Bonaparte pensa que, dans le moment, il fallait dissimuler avec tout
le monde, trainer les negociations en longueur, ne rien chercher a
conclure, paraitre ignorer toutes les demarches hostiles, jusqu'a ce que
de nouveaux combats eussent decide en Italie, ou notre etablissement ou
notre expulsion. Il fallait ne plus agiter les questions qu'on avait
a traiter avec Genes, et lui persuader qu'on etait content des
satisfactions obtenues, afin de la retrouver amie en cas de retraite.
Il fallait ne pas mecontenter le duc de Toscane par la conduite qu'on
tenait a Livourne. Bonaparte ne croyait pas sans doute qu'il convint de
laisser un frere de l'empereur dans ce duche, mais il ne voulait point
l'alarmer encore. Les commissaires du directoire, Garreau et Sallicetti,
ayant rendu un arrete pour faire partir les emigres francais des
environs de Livourne, Bonaparte leur ecrivit une lettre, ou, sans egard
pour leur qualite, il les reprimandait severement d'avoir enfreint leurs
pouv
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