x etaient la conduite des Anglais a Toulon, et le
secret garde a l'amiral espagnol lors de l'expedition en Corse. Elle
avait des griefs plus grands encore, depuis la paix avec la France; les
Anglais avaient insulte ses vaisseaux, arrete des munitions qui lui
etaient destinees, viole son territoire, pris des postes menacans pour
elle en Amerique, viole les lois de douanes dans ses colonies, et
cherche ouvertement a les soulever. Ces mecontentemens joints aux offres
brillantes du directoire, qui lui faisait esperer des possessions en
Italie, et aux victoires qui permettaient de croire a l'accomplissement
de ses offres, deciderent enfin l'Espagne a signer, le 2 fructidor (19
aout), un traite d'alliance offensive et defensive avec la France, sur
les bases du pacte de famille. D'apres ce traite, ces deux puissances se
garantissaient mutuellement toutes leurs possessions en Europe et dans
les Indes; elles se promettaient reciproquement un secours de dix-huit
mille hommes d'infanterie, et de six mille chevaux, de quinze vaisseaux
de haut bord, de quinze vaisseaux de 74 canons, de six fregates
et quatre corvettes. Ce secours devait etre fourni a la premiere
requisition de celle des deux puissances qui etait en guerre.
Des instructions furent envoyees a nos ambassadeurs, pour faire sentir a
la Porte et a Venise les avantages qu'il y aurait pour elles a concourir
a une pareille alliance.
La republique francaise n'etait donc plus isolee, et elle avait suscite
a l'Angleterre une nouvelle ennemie. Tout annoncait que la declaration
de guerre de l'Espagne a l'Angleterre allait bientot suivre le traite
d'alliance avec la France.
Le directoire preparait en meme temps a Pitt des embarras d'une autre
nature. Hoche etait a la tete de cent mille hommes, repandus sur les
cotes de l'Ocean. La Vendee et la Bretagne etant soumises, il brulait
d'employer ces forces d'une maniere plus digne de lui, et d'ajouter de
nouveaux exploits a ceux de Wissembourg et de Landau. Il suggera au
gouvernement un projet qu'il meditait depuis long-temps, celui d'une
expedition en Irlande. Maintenant, disait-il, qu'on avait repousse la
guerre civile des cotes de France, il fallait reporter ce fleau sur
les cotes de l'Angleterre, et lui rendre, en soulevant les catholiques
d'Irlande, les maux qu'elle nous avait faits en soulevant les Poitevins
et les Bretons. Le moment etait favorable: les Irlandais etaient plus
indisposes que jamais contre l'oppression du gouv
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