, CHUTE DES MANDATS ET DU
PAPIER-MONNAIE.--ATTAQUE DU CAMP DE GRENELLE PAR LES JACOBINS.
--RENOUVELLEMENT DU PACTE DE FAMILLE AVEC L'ESPAGNE, ET PROJET DE
QUADRUPLE ALLIANCE.--PROJET D'UNE EXPEDITION EN IRLANDE.--NEGOCIATIONS
EN ITALIE.--CONTINUATION DES HOSTILITES; ARRIVEE DE WURMSER SUR L'ADIGE;
VICTOIRES DE LONATO ET DE CASTIGLIONE.--OPERATIONS SUR LE DANUBE;
BATAILLE DE NERESHEIM; MARCHE DE L'ARCHIDUC CHARLES CONTRE
JOURDAN.--MARCHE DE BONAPARTE SUR LA BRENTA; BATAILLES DE ROVEREDO,
BASSANO ET SAINT-GEORGE; RETRAITE DE WURMSER DANS MANTOUE. RETOUR DE
JOURDAN SUR LE MEIN; BATAILLE DE WURTZBOURG; RETRAITE DE MOREAU.
La France n'avait jamais paru plus grande au dehors que pendant cet ete
de 1796; mais sa situation interieure etait loin de repondre a son eclat
exterieur. Paris offrait un spectacle singulier: les patriotes, furieux
depuis l'arrestation de Baboeuf, de Drouet et de leurs autres chefs,
execraient le gouvernement, et ne souhaitaient plus les victoires de
la republique, depuis qu'elles profitaient au directoire. Les ennemis
declares de la revolution les niaient obstinement; les hommes fatigues
d'elle n'avaient pas l'air d'y croire. Quelques nouveaux riches, qui
devaient leurs tresors a l'agiotage ou aux fournitures, etalaient un
luxe effrene, et montraient la plus grande indifference pour cette
revolution qui avait fait leur fortune; Cet etat moral etait le resultat
inevitable d'une fatigue generale dans la nation, de passions inveterees
chez les partis, et de la cupidite excitee par une crise financiere.
Mais il y avait encore beaucoup de Francais republicains et
enthousiastes, dont les sentimens etaient conserves, dont nos victoires
rejouissaient l'ame, qui, loin de les nier, en accueillaient au
contraire la nouvelle avec transport, et qui prononcaient avec affection
et admiration les noms de Hoche, Jourdan, Moreau et Bonaparte. Ceux-la
voulaient qu'on fit de nouveaux efforts, qu'on obligeat les malveillans
et les indifferens a contribuer de tous leurs moyens a la gloire et a la
grandeur de la republique.
Pour obscurcir l'eclat de nos conquetes, les partis s'attachaient a
decrier les generaux. Ils s'etaient surtout acharnes contre le plus
jeune et le plus brillant, contre Bonaparte, dont le nom, en deux mois,
etait devenu si glorieux. Il avait fait au 13 vendemiaire une grande
peur aux royalistes, et ils le traitaient peu favorablement dans leurs
journaux. On savait qu'il avait deploye un caractere assez
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