caisse d'amortissement qui rachete au cours de la
place, et qui, dans le cas d'une baisse extraordinaire, racheterait
peut-etre a 50 ce qui aurait ete emis a 80 ou 90. En consequence, il fut
decide le 8 thermidor (26 juillet) que le dernier quart des domaines
nationaux soumissionnes depuis la loi du 26 ventose (celle qui creait
les mandats), serait acquitte en mandats au cours, et en six paiemens
egaux. Comme il avait ete soumissionne pour 800 millions de biens, ce
quart etait de 200 millions.
On touchait donc a la fin du papier-monnaie; On se demandera pourquoi
on fit ce second essai des mandats, qui eurent si peu de duree et de
succes. En general on juge trop les mesures de ce genre independamment
des circonstances qui les ont commandees. La crainte de manquer de
numeraire avait sans doute contribue a la creation des mandats; et,
si on n'avait pas eu d'autre raison, on aurait eu grand tort, car le
numeraire ne peut pas manquer; mais on avait ete pousse surtout par la
necessite imperieuse de vivre avec les biens et d'anticiper sur leur
vente. Il fallait mettre leur prix en circulation avant de l'avoir
retire, et pour cela l'emettre en forme de papier. Sans doute la
ressource n'avait pas ete grande, puisque les mandats etaient si vite
tombes, mais enfin on avait vecu encore quatre ou cinq mois. Et n'est-ce
rien que cela? Il faut considerer les mandats comme un nouvel escompte
de la valeur des biens nationaux, comme un expedient, en attendant que
ces biens pussent etre vendus. On va voir que de momens de detresse le
gouvernement eut encore a traverser, avant de pouvoir en realiser la
vente en numeraire.
Le tresor ne manquait pas de ressources prochainement exigibles; mais
il en etait de ces ressources comme des biens nationaux: il fallait les
rendre actuelles. Il avait encore a recevoir 300 millions de l'emprunt
force; 300 millions de la contribution fonciere de l'annee, c'est-a-dire
toute la valeur de cette contribution; 25 millions de la contribution
mobiliere; tout le fermage des biens nationaux, et l'arriere de ce
fermage s'elevant en tout a 60 millions; differentes contributions
militaires; le prix du mobilier des emigres; divers arrieres; enfin 80
millions de papier sur l'etranger. Toutes ces ressources, jointes aux
200 millions du dernier quart du prix des biens, s'elevaient a 1100
millions, somme enorme, mais difficile a realiser. Il ne lui fallait,
pour achever son annee, c'est-a-dire pour aller jusqu'au 1er
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