it resister pour couvrir la grande route qui de
Rastadt va deboucher sur le Necker.
Moreau n'avait avec lui que sa gauche; son centre, sous Saint-Cyr, etait
reste en arriere, pour s'emparer de quelques postes dans les Montagnes
Noires. Cette circonstance compensait l'inegalite des forces. Le 17 (5
juillet), il attaqua Latour. Ses troupes se conduisirent avec une grande
valeur, enleverent la position de Gernsbach, sur le haut de la Murg, et
penetrerent a Kuppenheim, vers le centre de la position ennemie. Mais,
dans la plaine, ses divisions eurent de la peine a deboucher sous le feu
de l'artillerie, et en presence de la nombreuse cavalerie autrichienne.
Neanmoins, on aborda Niederbulh et Rastadt, et on parvint a se rendre
maitre de la Murg sur tous les points. On fit un millier de prisonniers.
Moreau s'arreta sur le champ de bataille, sans vouloir poursuivre
l'ennemi. L'archiduc n'etait point arrive, et il aurait encore pu
accabler Latour; mais il trouvait ses troupes fatiguees, il sentait la
necessite d'amener Saint-Cyr a lui, pour agir avec une plus grande masse
de forces, et il attendit jusqu'au 21 (9 juillet), avant de livrer une
nouvelle attaque. Cet intervalle de quatre jours permit a l'archiduc
d'arriver avec un renfort de vingt-cinq mille hommes, et a l'ennemi de
combattre a chance egale.
La position respective des deux armees etait a peu pres la meme. Elles
etaient toutes deux en ligne perpendiculaire au Rhin, une aile dans
les montagnes, le centre au pied, la gauche dans la plaine boisee et
marecageuse qui longe le fleuve. Moreau, qui s'eclairait lentement,
mais toujours a temps, parce qu'il conservait le calme necessaire pour
rectifier ses fautes, avait senti, en combattant a Rastadt, l'importance
de porter son effort principal dans les montagnes. En effet, celui qui
en etait maitre, avait les debouches de la vallee du Necker, objet
principal qu'on se disputait; il pouvait en outre deborder son
adversaire, et le pousser dans le Rhin, Moreau avait une raison de plus
de combattre dans les montagnes: c'etait sa superiorite en infanterie,
et son inferiorite en cavalerie. L'archiduc sentait comme lui
l'importance de s'y etablir, mais il avait, dans ses nombreux escadrons,
une raison de tenir aussi la plaine. Il rectifia la position prise par
Latour; il jeta les Saxons dans les montagnes pour deborder Moreau;
il fit renforcer le plateau de Rothensol, ou s'appuyait sa gauche; il
deploya son centre au pied des mon
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