otages. Il avait
particulierement recommande aux officiers de s'entretenir avec eux,
de les bien traiter, de les envoyer meme quelquefois a son
quartier-general, de leur faire quelques presens en grains ou en
differens objets. Il avait prescrit aussi les plus grands egards pour
les cures. Les Vendeens, disait-il, n'ont qu'un sentiment veritable,
c'est l'attachement pour leurs pretres. Ces derniers ne veulent que
protection et repos; qu'on leur assure ces deux choses, qu'on y ajoute
meme quelques bienfaits, et les affections du pays nous seront rendues.
Cette ligne, qu'il appelait de desarmement, devait envelopper la
Basse-Vendee circulairement, s'avancer peu a peu, et finir par
l'embrasser tout entiere. En s'avancant, elle laissait derriere elle le
pays desarme, ramene, reconcilie meme avec la republique. De plus, elle
le protegeait contre un retour des chefs insurges, qui, ordinairement,
punissaient par des devastations la soumission a la republique et la
remise des armes. Deux colonnes mobiles la precedaient pour combattre
ces chefs, et les saisir s'il etait possible; et bientot, en les
resserrant toujours davantage, elle devait les enfermer et les prendre
inevitablement. La plus grande surveillance etait recommandee a tous
les commandans de poste, pour se lier toujours par des patrouilles, et
empecher que les bandes armees ne pussent percer la ligne et revenir
porter la guerre sur ses derrieres. Quelque grande que fut la
surveillance, il pouvait arriver cependant que Charette et quelques-uns
des siens trompassent la vigilance des postes et franchissent la ligne
de desarmement; mais, dans ce cas meme, qui etait possible, ils ne
pouvaient passer qu'avec quelques individus, et ils allaient se
retrouver dans des campagnes desarmees, rendues au repos et a la
securite, calmees par de bons traitemens, et intimidees d'ailleurs par
ce vaste reseau de troupes qui embrassait le pays. Le cas d'une revolte
sur les derrieres etait prevu. Hoche avait ordonne qu'une des colonnes
mobiles se reporterait aussitot dans la commune insurgee, et que, pour
la punir de n'avoir pas rendu toutes ses armes et d'en avoir encore fait
usage, on lui enleverait ses bestiaux et ses grains, et qu'on saisirait
les principaux de ses habitans. L'effet de ces chatimens etait assure;
et dispenses avec justice, ils devaient inspirer, non pas la haine, mais
une salutaire crainte.
Le projet de Hoche fut aussitot mis a execution dans les mois de
brumaire e
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