'eleva dans les cinq-cents. Louvet, toujours
fidele a la cause revolutionnaire, s'elanca a la tribune pour defendre
la loi. Tallien, qui jouait un role si grand depuis le 9 thermidor, et
que le defaut de consideration personnelle avait empeche d'arriver
au directoire, Tallien se montra ici le constant defenseur de la
revolution, et prononca un discours qui fit une grande sensation. On
avait rappele les circonstances dans lesquelles la loi de brumaire fut
rendue; on avait paru insinuer qu'elle etait un abus de la victoire de
vendemiaire a l'egard des vaincus; on avait beaucoup parle des jacobins
et de leur nouvelle audace. "Qu'on cesse de nous effrayer, s'ecria
Tallien, en parlant de terreur, en rappelant des epoques toutes
differentes de celles d'aujourd'hui, en nous faisant craindre leur
retour. Certes, les temps sont bien changes: aux epoques dont on affecte
de nous entretenir, les royalistes ne levaient pas une tete audacieuse;
les pretres fanatiques, les emigres rentres n'etaient pas proteges; les
chefs de chouans n'etaient point acquittes. Pourquoi donc comparer des
circonstances qui n'ont rien de commun? Il est trop evident qu'on veut
faire le proces au 13 vendemiaire, aux mesures qui ont suivi cette
journee memorable, aux hommes qui, dans ces grands perils, ont sauve la
republique. Eh bien! que nos ennemis montent a cette tribune; les
amis de la republique nous y defendront. Ceux memes qui, dans ces
desastreuses circonstances, ont pousse devant les canons une multitude
egaree, voudraient nous reprocher les efforts qu'il nous a fallu faire
pour la repousser; ils voudraient faire revoquer les mesures que le
danger le plus pressant vous a forces de prendre; mais non, ils ne
reussiront pas! La loi du 3 brumaire, la plus importante de ces mesures,
sera maintenue par vous, car elle est necessaire a la constitution, et
certainement vous voulez maintenir la constitution." Oui, oui, nous
le voulons! s'ecrierent une foule de voix. Tallien proposa ensuite
l'exclusion de Job Ayme. Plusieurs membres du nouveau tiers voulurent
combattre cette exclusion. La discussion devint des plus vives; la loi
du 3 brumaire fut de nouveau sanctionnee; Job Ayme fut exclu, et on
continua de rechercher ceux des membres du nouveau tiers auxquels les
memes dispositions etaient applicables.
Il fut ensuite question des emigres, et de leurs droits a des
successions non encore ouvertes. Une loi de la convention, pour empecher
que les emigres ne rec
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