iser avec l'ennemi qu'a la condition de la ligne du Rhin. Il fallait
de nouveaux efforts, il fallait une nouvelle campagne, plus decisive que
les precedentes, pour contraindre la maison d'Autriche et d'Angleterre a
consentir a notre agrandissement. Pour parvenir a ce but, le directoire
travaillait avec energie a completer les armees, a retablir les
finances, et a reprimer les factions.
Il mettait le plus grand soin a l'execution des lois relatives aux
jeunes requisitionnaires; et les obligeait a rejoindre les armees, avec
la derniere rigueur. Il avait fait annuler tous les genres d'exceptions,
et avait forme dans chaque canton des commissions de medecins, pour
juger les cas d'infirmite. Une foule de jeunes gens s'etaient fourres
dans les administrations, ou ils pillaient la republique, et montraient
le plus mauvais esprit. Les ordres les plus severes furent donnes pour
ne souffrir dans les bureaux que des hommes qui n'appartinssent pas a la
requisition. Les finances attiraient surtout l'attention du directoire:
il faisait percevoir l'emprunt force de 600 millions avec une extreme
activite. Mais il fallait attendre les rentrees de cet emprunt,
l'alienation du produit des forets nationales, la vente des biens de
trois cents arpens, la perception des contributions arrierees, et, en
attendant, il fallait pourtant suffire aux depenses, qui malheureusement
se presentaient toutes a la fois, parce que l'installation du
gouvernement nouveau etait l'epoque a laquelle on avait ajourne toutes
les liquidations, et parce que l'hiver etait le moment destine aux
preparatifs de campagne. Pour devancer l'epoque de toutes ces rentrees,
le directoire avait ete oblige d'user de la ressource qu'on avait tenu a
lui laisser, celle des assignats. Mais il en avait deja emis en un
mois pres de 12 ou 15 milliards, pour se procurer quelques millions en
numeraire; et il etait deja arrive au point de ne pouvoir les faire
accepter nulle part. Il imagina d'emettre un papier courant et a
prochaine echeance, qui representat les rentrees de l'annee, comme on
fait en Angleterre avec les bons de l'echiquier, et comme nous faisons
aujourd'hui avec les bons royaux. Il emit en consequence, sous le titre
de rescriptions, des bons au porteur, payables a la tresorerie avec le
numeraire qui allait rentrer incessamment, soit par l'emprunt force,
qui, dans la Belgique, etait exigible en numeraire, soit par les
douanes, soit par suite des premiers traites conclus ave
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