es, qu'une administration ruinee ne
pouvait plus nourrir, manquaient de tout et se trouvaient dans le plus
horrible denument.
On ne pouvait faire sentir la guerre aux Vendeens que par des
devastations; moyen qu'on avait essaye pendant la terreur, mais qui
n'avait excite que des haines furieuses sans faire cesser la guerre
civile.
Hoche, sans detruire le pays, imagina un moyen ingenieux de le reduire,
en lui enlevant ses armes, et en prenant une partie de ses subsistances
pour l'usage de l'armee republicaine. D'abord il persista dans
l'etablissement de quelques camps retranches, dont les uns, situes
sur la Sevre, separaient Charette de Stofflet, tandis que les autres
couvraient Nantes, la cote et les Sables. Il forma ensuite une ligne
circulaire qui s'appuyait a la Sevre et a la Loire, et qui tendait a
envelopper progressivement tout le pays. Cette ligne etait composee de
postes assez forts, lies entre eux par des patrouilles, de maniere qu'il
ne restait pas un intervalle libre, a travers lequel put passer un
ennemi un peu nombreux. Ces postes etaient charges d'occuper chaque
bourg et chaque village, et de desarmer les habitans. Pour y parvenir,
ils devaient s'emparer des bestiaux, qui ordinairement paissaient en
commun, et des grains entasses dans les granges; ils devaient aussi
arreter les habitans les plus notables, et ne restituer les bestiaux,
les grains, ni elargir les habitans pris en otage, que lorsque les
paysans auraient volontairement depose leurs armes. Or, comme les
Vendeens tenaient a leurs bestiaux et a leurs grains beaucoup plus
qu'aux Bourbons et a Charette, il etait certain qu'ils rendraient leurs
armes. Pour ne pas etre induits en erreur par les paysans, qui pouvaient
bien donner quelques mauvais fusils et garder les autres, les officiers
charges du desarmement devaient se faire livrer les registres
d'enrolement tenus dans chaque paroisse, et exiger autant de fusils que
d'enroles. A defaut de ces registres, il leur etait recommande de faire
le calcul de la population, et d'exiger un nombre de fusils egal au
quart de la population male. Apres avoir recu les armes, on devait
rendre fidelement les bestiaux et les grains, sauf une partie prelevee a
titre d'impot, et deposee dans des magasins formes sur les derrieres
de cette ligne. Hoche avait ordonne de traiter les habitans avec une
extreme douceur, de mettre une scrupuleuse exactitude a leur rendre
et leurs bestiaux et leurs grains, et surtout leurs
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