ercer jusqu'a Chatillon; mais il fut arrete devant
cette ville, battu, et oblige de disperser son corps. La ligne de
la Sevre ne put pas etre emportee. Stofflet, derriere cette ligne
fortifiee, fut oblige de demeurer en repos, et du reste il n'etait
pas tente de reprendre les armes. Il voyait avec un secret plaisir la
destruction d'un rival qu'on avait charge de titres, et qui avait voulu
le livrer aux republicains. Scepeaux, entre la Loire et la Vilaine,
n'osait encore remuer. La Bretagne etait desorganisee par la discorde.
La division du Morbihan, commandee par George Cadoudal, s'etait revoltee
contre Puisaye, a l'instigation des emigres qui entouraient le prince
francais, et qui avaient conserve contre lui les memes ressentimens. Ils
auraient voulu lui enlever le commandement de la Bretagne; cependant
il n'y avait que la division du Morbihan qui meconnut l'autorite du
generalissime.
C'est dans cet etat de choses que Hoche commenca le grand ouvrage de la
pacification. Ce jeune general, militaire et politique habile, vit bien
que ce n'etait plus par les armes qu'il fallait chercher a vaincre un
ennemi insaisissable, et qu'on ne pouvait atteindre nulle part. Il avait
deja lance plusieurs colonnes mobiles a la suite de Charette; mais des
soldats pesamment armes, obliges de porter tout avec eux, et qui ne
connaissaient pas le pays, ne pouvaient egaler la rapidite des paysans
qui ne portaient rien que leur fusil; qui etaient assures de trouver des
vivres partout, et qui connaissaient les moindres ravins et la derniere
bruyere. En consequence, il ordonna sur-le-champ de cesser les
poursuites, et il forma un plan qui, suivi avec constance et fermete,
devait ramener la paix dans ces contrees desolees.
L'habitant de la Vendee etait paysan et soldat tout a la fois. Au milieu
des horreurs de la guerre civile, il n'avait pas cesse de cultiver ses
champs et de soigner ses bestiaux. Son fusil etait a ses cotes, cache
sous la terre ou sous la paille. Au premier signal de ses chefs, il
accourait, attaquait les republicains, puis disparaissait a travers les
bois, retournait a ses champs, cachait de nouveau son fusil; et les
republicains ne trouvaient qu'un paysan sans armes, dans lequel ils ne
pouvaient nullement reconnaitre un soldat ennemi. De cette maniere,
les Vendeens se battaient, se nourrissaient, et restaient presque
insaisissables. Tandis qu'ils avaient toujours les moyens de nuire et de
se recruter, les armees republicain
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