ne nouvelle suite d'actes
arbitraires, comme l'emprunt force de Cambon sur les riches; mais, comme
ce nouvel emprunt etait exigible sur-le-champ, qu'il pouvait faire
rentrer tous les assignats circulans, et fournir encore un surplus de
trois ou quatre cents millions en numeraire, et qu'il fallait enfin
trouver des ressources promptes et energiques, on l'adopta.
Il fut decide que les assignats seraient recus a cent capitaux pour un:
200 millions de l'emprunt suffisaient donc pour absorber 20 milliards de
papier. Tout ce qui rentrerait devait etre brule. On esperait ainsi que
le papier retire presque entierement se releverait, et qu'a la rigueur
on pourrait en emettre encore et se servir de cette ressource. Il devait
rester a percevoir, sur les 600 millions, 4oo millions en numeraire, qui
suffiraient aux besoins des deux premiers mois, car on evaluait a 1,500
millions les depenses de cette annee (an IV--1795, 1796).
Certains adversaires du directoire, qui, sans s'inquieter beaucoup de
l'etat du pays, voulaient seulement contrarier le nouveau gouvernement
a tout prix, firent les objections les plus effrayantes, Cet emprunt,
disaient-ils, allait enlever tout le numeraire de la France; elle n'en
aurait pas meme assez pour le payer! comme si l'etat, en prenant 400
millions en metal, n'allait pas les reverser dans la circulation en
achetant des bles, des draps, des cuirs, des fers, etc. L'etat n'allait
bruler que le papier. La question etait de savoir si la France pouvait
donner sur-le-champ 400 millions en denrees et marchandises, et bruler
200 millions en papier, qu'on appelait fastueusement 20 milliards. Elle
le pouvait certainement. Le seul inconvenient etait dans le mode de
perception qui serait vexatoire, et qui par la deviendrait moins
productif, mais on ne savait comment faire. Arreter les assignats a 30
milliards, c'est-a-dire ne se donner que 100 millions reels devant
soi, detruire ensuite la planche, et s'en fier du sort de l'etat
a l'alienation du revenu des forets et au placement des cedules,
c'est-a-dire a l'emission d'un papier volontaire, avait paru trop hardi.
Dans l'incertitude de ce que feraient les volontes libres, les conseils
aimerent mieux forcer les Francais a contribuer extraordinairement.
Par l'emprunt force, se disait-on, une partie au moins du papier
rentrera; il rentrera avec une certaine quantite de numeraire; puis
enfin on aura toujours la planche, qui aura acquis plus de valeur par
l'absorp
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