ichiens trop vite sur leur ligne de
retraite. Pendant ce temps, Massena, charge de la partie brillante du
plan, franchit, avec la vigueur et l'audace qui le signalaient dans
toutes les occasions, les cretes de l'Apennin, surprit d'Argenteau qui
commandait la droite des Autrichiens, le jeta dans un desordre extreme,
le chassa de toutes ses positions, et vint camper le soir sur les
hauteurs de Melogno, qui formaient le pourtour du bassin de Loano, et
en fermaient les derrieres. Serrurier, par des attaques fermes et bien
calculees, avait tenu en echec Colli et toute la droite ennemie.
Le 2 au soir, on campa, par un temps affreux, sur les positions qu'on
avait occupees. Le 3 au matin, Scherer continua son operation; Serrurier
renforce se mit a battre Colli plus serieusement, afin de l'isoler tout
a fait de ses allies; Massena continua a occuper toutes les cretes
et les issues de l'Apennin; Augereau, cessant de se contenir, poussa
vigoureusement les Autrichiens dont on avait intercepte les derrieres.
Des cet instant, ils commencerent leur retraite par un temps
epouvantable et a travers des routes affreuses. Leur droite et leur
centre fuyaient en desordre sur le revers de l'Apennin: leur gauche,
enfermee entre les montagnes et la mer, se retirait peniblement le long
du littoral, par la route de la Corniche. Un orage de vent et de neige
empecha de rendre la poursuite aussi active qu'elle aurait pu l'etre;
cependant cinq mille prisonniers, plusieurs mille morts, quarante pieces
de canon, et des magasins immenses, furent le fruit de cette bataille,
qui fut une des plus desastreuses pour les coalises, depuis le
commencement de la guerre, et l'une des mieux conduites par les
Francais, au jugement des militaires.
Le Piemont fut dans l'epouvante a cette nouvelle; l'Italie se crut
envahie, et ne fut rassuree que par la saison, trop avancee alors pour
que les Francais donnassent suite a leurs operations. Des magasins
considerables servirent a adoucir les privations et les souffrances
de l'armee. Il fallait une victoire aussi importante pour relever les
esprits et affermir un gouvernement naissant. Elle fut publiee et
accueillie avec une grande joie par tous les vrais patriotes.
Au meme instant, les evenemens prenaient une tournure non moins
favorable dans les provinces de l'Ouest. Hoche, ayant porte l'armee qui
gardait les deux Vendees a quarante-quatre mille hommes, ayant place des
postes retranches sur la Sevre Nantaise, de man
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