t pas ete observees. Cormatin et les
chouans saisis avec lui comme infracteurs de la pacification, furent
aussi mis en jugement. Cormatin fut deporte comme ayant continue
secretement de travailler a la guerre civile; les autres furent
acquittes, au grand deplaisir des patriotes, qui se plaignirent
amerement de l'indulgence des tribunaux.
La conduite du directoire a l'egard du ministre de la cour de Florence,
prouva plus fortement encore la rigueur republicaine de ses sentimens.
On etait enfin convenu avec l'Autriche de lui rendre la fille de Louis
XVI, seul reste de la famille qui avait ete enfermee au Temple, a
condition que les deputes livres par Dumouriez seraient remis aux
avant-postes francais. La princesse partit du Temple le 28 frimaire (19
decembre). Le ministre de l'interieur alla la chercher lui-meme, et la
conduisit avec les plus grands egards a son hotel, d'ou elle partit,
accompagnee des personnes dont elle avait fait choix. On pourvut
largement a son voyage, et elle fut ainsi acheminee vers la frontiere.
Les royalistes ne manquerent pas de faire des vers et des allusions sur
l'infortunee prisonniere, rendue enfin a la liberte. Le comte Carletti,
ce ministre de Florence qui avait ete envoye a Paris, a cause de son
attachement connu pour la France et la revolution, demanda au directoire
l'autorisation de voir la princesse, en sa qualite de ministre d'une
cour alliee. Ce ministre etait devenu suspect, sans doute a tort, a
cause de l'exageration meme de son republicanisme. On ne concevait pas
qu'un ministre d'un prince absolu, et surtout d'un prince autrichien,
put etre aussi exagere. Le directoire, pour toute reponse, lui signifia
sur-le-champ l'ordre de quitter Paris, mais declara en meme temps que
cette mesure etait toute personnelle a l'envoye, et non a la cour de
Florence, avec laquelle la republique francaise demeurait en relations
d'amitie.
Il y avait un mois et demi tout au plus que le directoire etait
institue, et deja il commencait a s'asseoir; les partis s'habituaient
a l'idee d'un gouvernement etabli, et, songeant moins a le renverser,
s'arrangeaient pour le combattre dans les limites tracees par la
constitution. Les patriotes, ne renoncant pas a leur idee favorite de
club, s'etaient reunis au Pantheon; ils siegeaient deja au nombre de
plus de quatre mille, et formaient une assemblee qui ressemblait fort
a celle des anciens jacobins. Fideles cependant a la lettre de la
constitution, ils avaient
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