ouvernement d'un nouveau
coup de main. Le jeune Bonaparte, qui avait figure au 13 vendemiaire,
fut charge du commandement de cette armee, dite armee de l'interieur. Il
l'avait reorganisee en entier et placee au camp de Grenelle. Il avait
reuni en un seul corps, sous le nom de legion de police, une partie
des patriotes qui avaient offert leurs services au 13 vendemiaire.
Ces patriotes appartenaient pour la plupart a l'ancienne gendarmerie
dissoute apres le 9 thermidor, laquelle n'etait remplie elle-meme que
des anciens soldats aux gardes-francaises. Bonaparte organisa ensuite la
garde constitutionnelle du directoire et celle des conseils. Cette
force imposante et bien dirigee etait capable de tenir tout le monde en
respect, et de maintenir les partis dans l'ordre.
Ferme dans sa ligne, le directoire se prononca encore davantage par
une foule de mesures de detail. Il persista a ne point notifier son
installation aux deputes conventionnels qui etaient en mission dans les
departemens. Il enjoignit a tous les directeurs de spectacle de ne plus
laisser chanter qu'un seul air, celui de la _Marseillaise_. Le _Reveil
du peuple_ fut proscrit. On trouva cette mesure puerile; il est certain
qu'il y aurait eu plus de dignite a interdire toute espece de chants;
mais on voulait reveiller l'enthousiasme republicain, malheureusement un
peu attiedi. Le directoire fit poursuivre quelques journaux royalistes
qui avaient continue a ecrire avec la meme violence qu'en vendemiaire.
Quoique la liberte de la presse fut illimitee, la loi de la convention
contre les ecrivains qui provoquaient au retour de la royaute,
fournissait un moyen de repression dans les cas extremes. Richer-Serizy
fut poursuivi; le proces fut fait a Lemaitre et a Brottier, dont les
correspondances avec Verone, Londres et la Vendee, prouvaient leur
qualite d'agens royalistes, et leur influence dans les troubles de
vendemiaire. Lemaitre fut condamne a mort comme agent principal;
Brottier fut acquitte. Il fut constate que deux secretaires du comite
de salut public leur avaient livre des papiers importans. Les trois
deputes, Saladin, Lhomond et Rovere, mis en arrestation a cause du 13
vendemiaire, mais apres que leur reelection avait ete prononcee par
l'assemblee electorale de Paris, furent reintegres par les deux
conseils, sur le motif qu'ils etaient deja deputes quand on avait
procede contre eux, et que les formes prescrites par la constitution
a l'egard des deputes, n'avaien
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