rtout des sauvages
americains qui savent arracher en un clin d'oeil la chevelure et la
peau du crane a leurs pauvres prisonniers pour s'en faire un ornement
guerrier.
Sur une observation des Anversois, d'ou il paraissait resulter qu'ils ne
croyaient pas a l'existence de ces dangers, Pardoes, qui aimait a
parler, leur donna l'explication suivante:
--Vous devez savoir quelles sont les causes de tout cela. Il n'y a que
deux ans qu'on a decouvert les mines d'or. Il y avait un homme d'origine
suisse, nomme Sutter, qui voulut tenter de tirer profit des bois de
sapins de Californie, et fit batir a cet effet un moulin a eau. On
trouva dans la terre qui avait ete delayee par l'eau du moulin une
grande quantite d'or. La nouvelle se repandit avec la rapidite de
l'eclair. Les habitants de San-Francisco, de Monterey, de la Sonora et
les Mexicains accoururent en si grand nombre, que, trois mois apres la
decouverte, plus de quatre mille hommes cherchaient de l'or aux environs
du moulin de M. Sutter. Industriels, officiers, soldats, tous
s'enfuirent vers les mines. Lorsque, peu apres, l'etonnante nouvelle
penetra jusqu'aux Etats-Unis d'Amerique et jusqu'en Europe,
d'innombrables navires amenerent des milliers et des milliers de
chercheurs d'or etrangers. Les naturels du Mexique et des cotes de la
Californie regarderent ces etrangers comme des envahisseurs de leur
patrie et de leur propriete legitime. Ils essayerent d'abord de les
repousser des mines et les attaquerent les armes a la main; mais, trop
faibles pour vaincre les chercheurs d'or reunis dans les placers, ils se
jeterent dans les bois et le long des routes pour attaquer, piller et
tuer les troupes isolees de voyageurs. Au commencement, ils
consideraient cela comme une guerre legitime; maintenant ils font encore
la meme chose, en partie par haine nationale, en partie par avidite. Ces
voleurs mexicains, lorsqu'ils sont a cheval et se servent du lasso,
s'appellent _vaqueros_; lorsqu'ils sont a pied _salteadores._ En ce qui
concerne les _bushranger_, ils sont etrangers; ils vivent du vol et
preferent ravir l'or aux mineurs qui voyagent plutot que de le chercher
dans les placers par un rude labeur. Les sauvages californiens voient
encore avec plus de haine et de colere cette grande affluence de blancs
dans leur patrie. Maintenant, ils sont deja refoules a une vingtaine de
lieues de la cote; mais a certaines epoques, ils descendent en nombre
des montagnes et assassinent les cher
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