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os fusils. Mais une dizaine de brigands fondirent sur nous du haut de la montagne, avant que nous eussions eu le temps de recharger nos armes. Un des notres cria: "Fuyez! fuyez!" et je vis mes compagnons eperonner violemment leurs mulets et chercher leur salut dans la rapidite de leurs montures. Je voulus faire comme eux; mais le meme homme aux moustaches rousses et aux petits yeux m'ajusta et me tira une balle a travers le pied. Mon mulet fit un ecart, me desarconna et suivit les autres. Les voleurs poursuivirent mes camarades; j'entendis longtemps encore les coups de fusil qui retentissaient dans le bois. J'etais couche la depuis quatre jours; mon pied s'est enflamme. Je ne pouvais pas me mouvoir, et je prevoyais une mort terrible, lorsque Dieu m'exauca et m'envoya un secours et un salut inattendus. Victor et Jean causerent longtemps ensemble du role que la moustache rousse du _Jonas_ avait joue dans cette histoire, et Jean Creps assura qu'il enverrait une balle dans le ventre du scelerat la premiere fois qu'il le rencontrerait. Les Flamands atteignirent enfin l'endroit ou ils devaient passer la nuit. Pendant qu'on preparait le souper, Victor ota les langes du pied du jeune Anglais, lava avec beaucoup de soin la blessure enflammee et enveloppa son pied d'un linge propre. Ce pansement allegea si completement les souffrances du malheureux, qu'il prit les mains de Roozeman et les arrosa de larmes de reconnaissance. Donat ceda sa couverture au blesse, et, quoique celui-ci refusat, Kwik resta inebranlable dans sa resolution et coucha sur la terre nue. Cette nuit-la, tous dormirent en repos sous la garde de leur sentinelle. Donat, tout content de lui et joyeux d'avoir pu faire une bonne action, ne reva pas et dormit d'un sommeil si profond, qu'il fallut le secouer pendant plusieurs minutes lorsque vint son tour de monter la garde. XXI LES VAQUEROS La presence de l'Irlandais blesse semblait leur porter bonheur, car ils poursuivirent leur voyage pendant un jour et demi sans rencontrer rien qui fut de nature a les inquieter. La certitude de n'avoir plus a passer que deux nuits dans les montagnes avant d'atteindre les placers du Yuba, les rejouissait et leur rendait le coeur leger. On se moqua de la peur que Donat avait eue pendant la route, et on s'efforca de lui faire comprendre que, s'ils avaient rencontre jusque-la beaucoup d'apparences de malheur, du moins ils approchaient du terme de leur v
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