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cheurs d'or isoles. Je les ai vus de pres, mes amis, je puis en parler! Je crois que j'en ai tue au moins quatre ou cinq. Sur les instances des Flamands et surtout de Donat, Pardoes se mit a raconter son combat avec les terribles sauvages, et il le fit si bien et d'une facon si pittoresque, que Kwik ecoutait le coeur oppresse et presque sans respirer, et qu'il tomba dans de profondes reflexions lorsque Pardoes eut fini son recit. Le Bruxellois etait alle en premier lieu dans les mines du Sud, y avait souffert beaucoup de misere et avait eu peu de bonheur; puis il etait alle aux mines du Nord, ou il avait trouve beaucoup d'or; il ne les aurait pas quittees si la saison des pluies n'avait rendu impossible le travail des chercheurs d'or. Son intention etait d'y retourner quand la saison des pluies serait plus avancee et qu'il aurait epargne assez d'argent; car il n'etait pas, comme ses auditeurs, actionnaire de la Societe _la Californienne_. Il devait donc se suffire a lui-meme et amasser par le travail l'argent necessaire pour retourner aux placers. Les trois amis lui promirent de l'aider a atteindre son but, aussitot que les directeurs de _la Californienne_ seraient arrives, parce qu'ils ne sauraient d'ailleurs que faire de leurs dollars economises. De toutes les histoires et les descriptions de Pardoes, ce qui faisait le plus d'impression sur l'esprit de Donat Kwik etait l'histoire de son combat contre les sauvages californiens et leur cruelle habitude de scalper la peau de la tete a leurs ennemis vaincus. Peut-etre la perte du lobe de son oreille etait-elle la cause de cette crainte. Il revenait si souvent sur l'affaire des sauvages, qu'il finit par ennuyer le Bruxellois a force de questions. Un soir, il l'interrompit de nouveau dans son recit: --Et ces sauvages, ont-ils en effet la peau rouge? --Certes; c'est pour cela qu'on les appelle Peaux-Rouges. --Oui, mais rouge? --Rouge fonce, presque brun. --Et sont-ils laids? --Horribles. --Et tirent-ils avec des fleches empoisonnees? --On dit qu'ils trempent leurs fleches dans le jus d'un _yedra_, ou lierre veneneux. --Et coupent-ils vraiment aux hommes la calotte de leur tete, avec les cheveux et la peau? Aie! aie! quand j'y pense, je frissonne jusqu'a la moelle de mes os. --Attends, dit Pardoes, je satisferai ta curiosite et te montrerai comment les sauvages scalpent leur homme; car c'est ainsi qu'on nomme ce traitement d'amitie. Tiens-to
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