FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183  
184   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   >>   >|  
terrible..., je le connais, et je ne crois pas etre en reste avec toi, puisque je suis _ton pareil_, comme dit M. de Valvedre. Eh bien, nous sommes deux etres emportes, passionnes, impossibles pour les autres, mais necessaires l'un a l'autre comme l'eclair a la foudre. Nous nous devorerons sur le meme brasier, c'est notre vie! Separes, nous ne serions ni plus tranquilles ni plus sages. Va! nous sommes de la race des poetes, c'est-a-dire nes pour souffrir et pour nous consumer dans la soif d'un ideal qui n'est pas de ce monde. Nous ne le saisirons donc pas a toute heure, mais nous ne cesserons pas d'y aspirer; nous le reverons sans cesse et nous l'etreindrons quelquefois. Que veux-tu de mieux ailleurs, ame tourmentee? Preferes-tu le neant de la desillusion ou les faciles amours de la vie mondaine, la retraite a Valvedre ou l'equivoque existence de la femme sans mari et sans amant? Sache que je me soucie fort peu des jugements de M. de Valvedre sur ton compte. C'est peut-etre un grand homme que tu n'as pas compris; mais il ne t'a pas mieux comprise, lui qui n'a rien su faire de ton individualite, et qui a prononce l'arret de son impuissance morale le jour ou il a cesse de t'aimer. Que n'etais-je en face de lui et seul avec lui tout a l'heure! sais-tu ce que je lui aurais dit? "Vous ne savez rien de la femme, vous qui voulez lui tracer un role conforme a vos systemes, a vos gouts et a vos habitudes. Vous ne vous faites aucune idee de la mission d'une creature exquise, et, en cela, vous etes un pitoyable naturaliste. Vous etes leibnitzien, je le vois de reste, et vous pretendez que la vertu consiste a concourir au perfectionnement des choses humaines par la connaissance des choses divines. Soit! vous prenez Dieu pour type absolu, et, de meme qu'il produit et regle l'eternelle activite, vous voulez que l'homme cree ou ordonne sans cesse la prosperite de son milieu par un travail sans relache. Vous vous emerveillez devant l'abeille qui fait le miel, devant la fleur qui travaille pour l'abeille; mais vous oubliez le role des elements, qui, sans rien faire de logique en apparence, donnent a toutes choses la vie et l'echange de la vie. Soyez un peu moins pedant et un peu plus ingenieux! Comparez, la logique le veut, les ames passionnees a la mer qui se souleve et au vent qui se dechaine pour balayer l'atmosphere et maintenir l'equilibre de la planete. Comparez la femme charmante, qui ne sait que rever et parler d'amour, a la bris
PREV.   NEXT  
|<   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183  
184   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   >>   >|  



Top keywords:
choses
 

Valvedre

 

devant

 

logique

 

voulez

 

abeille

 

Comparez

 

sommes

 

naturaliste

 
pitoyable

balayer

 

atmosphere

 

perfectionnement

 

leibnitzien

 

concourir

 

consiste

 

pretendez

 
exquise
 
equilibre
 
maintenir

systemes

 

habitudes

 

conforme

 

tracer

 

parler

 

faites

 

aucune

 

humaines

 
charmante
 

creature


mission
 
planete
 

ingenieux

 
emerveillez
 
relache
 
milieu
 

travail

 

travaille

 
toutes
 
echange

donnent
 

apparence

 

oubliez

 
elements
 
pedant
 

prosperite

 

ordonne

 

absolu

 

prenez

 

connaissance