FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   180   181   182   183   184   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204  
205   206   207   208   209   210   211   212   213   214   215   216   217   218   >>  
etait-il malade ou absent? etait-il mort ou ruine? Et qu'allions-nous devenir, si cette ressource supreme nous manquait? J'avais fait d'heroiques efforts pour travailler, mais je n'avais pu rien continuer, rien completer. Alida, malade d'esprit autant que de corps, ne me laissait pas un moment de calme. Elle ne pouvait supporter la solitude. Elle me poussait au travail; mais, quand j'etais sorti de sa chambre, elle divaguait, et Bianca venait me chercher bien vite. J'avais essaye de travailler aupres d'elle, c'etait tout aussi impossible. J'avais toujours les yeux sur les siens, tremblant quand je les voyais briller de fievre ou se fixer, eteints, comme si la mort l'eut deja saisie. D'ailleurs, j'avais bien reconnu une terrible verite: c'est que ma plume, au point de vue lucratif, etait pour le moment, pour toujours peut-etre, improductive. Elle eut pu me nourrir tres-humblement si j'eusse ete seul; mais il me fallait trois mille francs par mois... Moserwald n'avait rien exagere. Apres avoir epuise tous les mensonges imaginables pour faire prendre patience a ma malheureuse amie, il me fallut lui avouer que j'attendais une lettre de credit de Moserwald pour etre a meme de la conduire en France. Je lui cachai que j'attendais cette lettre depuis si longtemps deja, que je n'osais plus l'esperer. Je m'etais decide a l'horrible humiliation d'ecrire ma detresse a Obernay. Lui aussi etait-il absent? Mais sans doute il allait repondre. Le temps de l'espoir n'etait pas epuise de ce cote-la. Dans le doute, je surmontai la douleur de demander a mes parents un sacrifice: quelques jours de patience, et une reponse quelconque allait arriver. Je suppliai Alida de ne prendre aucune inquietude. Elle eut, ce jour-la, son dernier courage. Elle sourit de ce sourire dechirant que je ne comprenais que trop. Elle me dit qu'elle etait tranquille et qu'elle etait, d'ailleurs, resignee a accepter les dons de son mari comme un pret que je serais certainement a meme de lui faire rembourser plus tard. Elle menageait ainsi ma fierte; elle m'embrassa et s'endormit ou feignit de s'endormir. Je me retirai dans la chambre voisine. Depuis que je la voyais s'eteindre, je ne quittais plus la maison qu'elle habitait. Au bout d'une heure, je l'entendis qui causait avec Bianca. Cette fille, peu scrupuleuse sur le chapitre de l'amour, mais d'un devouement admirable pour sa maitresse, qui la maltraitait et la gatait tour a tour, s'efforcait en ce mome
PREV.   NEXT  
|<   180   181   182   183   184   185   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204  
205   206   207   208   209   210   211   212   213   214   215   216   217   218   >>  



Top keywords:
Bianca
 

voyais

 

toujours

 

patience

 

allait

 

epuise

 

prendre

 

lettre

 

attendais

 
ailleurs

Moserwald

 

absent

 

chambre

 

travailler

 

malade

 

moment

 

quelconque

 
aucune
 
arriver
 
suppliai

inquietude

 

sourit

 

tranquille

 

comprenais

 

dechirant

 

dernier

 

courage

 

sourire

 
parents
 

espoir


repondre
 
allions
 

sacrifice

 
quelques
 
resignee
 
surmontai
 

douleur

 

demander

 
reponse
 
certainement

causait
 

entendis

 

habitait

 
scrupuleuse
 
maltraitait
 

gatait

 

efforcait

 

maitresse

 

admirable

 

chapitre