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pecher d'y rouler. Il sortit. Sa voix etait etouffee par des larmes qui me briserent le coeur. Il revint sur ses pas. Je voulus me jeter a son cou. Il me repoussa en me demandant si je persistais, et, sur ma reponse affirmative, il reprit froidement: --Je revenais pour te dire que, si tu as besoin d'argent, j'en ai a ton service. Ce n'est pas que je ne me reproche de t'offrir les moyens de te perdre, mais j'aime mieux cela que de te laisser recourir a ce Moserwald..., qui est ton rival, tu ne l'ignores pas, je pense? Je ne pouvais plus parler. Le sang m'etouffait d'une toux convulsive. Je lui fis signe que je n'avais besoin de rien, et il se retira sans avoir voulu me serrer la main. Quelques instants apres, j'etais en conference avec mon hote. --Nephtali, lui dis-je, j'ai besoin de vingt mille francs, je vous les demande. --Ah! enfin, s'ecria-t-il avec une joie sincere, vous etes donc mon veritable ami! --Oui; mais ecoutez. Mes parents possedent en tout le double de cette somme, placee sous mon nom. Je n'ai pas de dettes et je suis fils unique. Tant que mes parents vivront, je ne veux pas aliener ce capital, dont ils touchent la rente. Vous me donnerez du temps, et je vais vous faire une reconnaissance de la somme et des interets. Il ne voulait pas de cette garantie. Je le forcai d'accepter, le menacant, s'il la refusait, de m'adresser a Obernay, qui m'avait ouvert sa bourse. --Ne suis-je donc pas assez votre oblige, lui dis-je, vous qui, pour croire a ma solvabilite, acceptez la seule preuve que je puisse vous en donner ici, ma parole? Au bout d'un quart d'heure, j'etais avec lui dans sa voiture fermee. Nous sortions de Geneve, et il me conduisait a une de ses maisons de campagne, d'ou je sortis en chaise de poste pour gagner la frontiere francaise. J'etais fort inquiet d'Alida, qui devait m'y rejoindre dans la soiree et qui me semblait avoir quitte la maison Obernay trop precipitamment pour ne pas risquer de rencontrer quelque obstacle; mais, en arrivant au lieu du rendez-vous, je trouvai qu'elle m'avait devance. Elle s'elanca de sa voiture dans la mienne, et nous continuames notre route avec rapidite. Il n'y avait pas de chemins de fer en ce temps-la, et il n'etait pas facile de nous atteindre. Cela n'eut pourtant pas ete impossible a Valvedre. On verra bientot ce qui nous preserva de sa poursuite. Paris etait encore, a cette epoque, l'endroit du inonde civilise ou il etait le plus facil
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