es, et sur cinq cents personnes on comptait cent femmes, a la
tete desquelles s'en trouvait une, fameuse par ses emportemens politiques
et son eloquence populaire. Le premier jour, il ne parut a cette reunion
que les envoyes de trente-six sections; il en restait douze qui n'avaient
pas depute de commissaires, et on leur adressa une nouvelle convocation.
On s'occupa ensuite de nommer une commission de six membres, chargee
d'imaginer et de presenter le lendemain les moyens de salut public. On se
separa apres cette mesure preliminaire, et on s'ajourna pour le lendemain
29.
Le meme soir, grand tumulte dans les sections. Malgre le decret de la
convention qui les ferme a dix heures, elles se prolongent bien apres, se
constituent a cette heure en _societes patriotiques_, et, sous ce nouveau
titre, continuent leurs seances fort avant dans la nuit. Dans les unes, on
prepare de nouvelles adresses contre la commission des douze; dans les
autres, on fait des petitions a l'assemblee, pour lui demander
l'explication de ces paroles d'Isnard: _Paris sera raye de la liste des
cites_.
A la commune, long discours de Chaumette sur la conspiration evidente qui
se trame contre la liberte, sur les ministres, sur le cote droit, etc.
Hebert arrive, raconte sa detention, recoit une couronne qu'il depose sur
le buste de J.-J. Rousseau, et retourne ensuite a sa section, accompagne
par des commissaires de la commune, qui ramenent en triomphe le magistrat
delivre de ses fers.
Le lendemain 29, la convention est affligee de deux nouvelles facheuses
venant des deux points militaires les plus importans, le Nord et la
Vendee. L'armee du Nord a ete repoussee entre Bouchain et Cambray;
Valenciennes et Cambray sont privees de toute communication. A Fontenay,
les troupes republicaines ont ete completement battues par M. de Lescure,
qui s'est empare de Fontenay meme. Ces nouvelles repandent la plus grande
consternation, et rendent plus dangereuse la situation du parti modere.
Les sections se succedent, avec des bannieres portant ces mots:
_Resistance a l'oppression_. Les unes demandent, comme elles l'avaient
annonce la veille, l'explication des paroles d'Isnard; les autres
declarent qu'il n'y a plus d'autre inviolabilite que celle du peuple, que
par consequent les deputes qui ont cherche a armer les departemens contre
Paris, doivent etre mis en accusation, que la commission des douze doit
etre cassee, qu'une armee revolutionnaire doit etre organisee.
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