es six, et on exigea la promesse d'executer sans examen tout ce
qu'ils proposeraient. Le silence fut prescrit sur tout ce qui regardait la
grande question _des moyens_, et on s'ajourna au lendemain matin neuf
heures, pour commencer une seance permanente, qui devait etre decisive.
La commission des douze avait ete instruite de tout dans la soiree meme;
le comite de salut public l'avait ete aussi, et il soupconna en outre,
d'apres un placard imprime dans la journee, qu'il y avait eu a Charenton
des conciliabules ou se trouvaient Danton, Marat et Robespierre. Le comite
de salut public, profitant d'un moment ou Danton etait absent de son sein,
ordonna au ministre de l'interieur de faire les perquisitions les plus
actives pour decouvrir ce conciliabule secret. Rien ne fut decouvert, et
tout prouve que le bruit etait faux. Il parait que tout se faisait dans
l'assemblee de la commune. Robespierre desirait vivement une revolution
manifestement dirigee contre ses antagonistes, les girondins, mais il
n'avait pas besoin de se compromettre pour la produire; il lui suffisait
de ne plus s'y opposer, comme il l'avait fait plusieurs fois, pendant le
mois de mai. En effet, son discours aux jacobins, ou il avait dit que la
commune devait s'unir au peuple et trouver les moyens que lui ne pouvait
pas decouvrir, etait un veritable consentement a l'insurrection[1].
[Note 1: Voir la note a la fin du volume.]
Cette approbation etait suffisante, et il y avait assez d'ardeur au club
central pour qu'il s'en melat. Pour Marat, il favorisait le mouvement par
ses feuilles, par ses scenes de tous les jours a la convention, mais il
n'etait pas membre de la commission des six, veritablement chargee de
l'insurrection. Le seul homme qu'on pourrait croire l'auteur cache de ce
mouvement, c'est Danton; mais il etait incertain; il desirait l'abolition
de la commission des douze, et cependant il n'aurait pas voulu qu'on
touchat encore a la representation nationale. Meilhan, le rencontrant dans
la journee au comite de salut public, l'aborda, l'entretint amicalement,
lui fit sentir quelle difference les girondins mettaient entre lui et
Robespierre, quelle consideration ils avaient pour ses grands moyens, et
finit par lui dire qu'il pourrait jouer un grand role en usant de sa
puissance au profit du bien, et pour le soutien des honnetes gens. Danton,
que ces paroles touchaient, releva brusquement la tete, et dit a Meilhan:
"Vos girondins n'ont point de confian
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