pas, et, me semble-t-il, qu'il ignore s'il en existe un; c'est
quelque chose cela.
--Assurement; cependant le bureau et le secretaire de Gaston n'ont pas
livre leur secret.
--Ils le livreront demain.
En effet, le lendemain matin, a neuf heures, le juge de paix, assiste de
son greffier, se rendit au chateau avec Rebenacq pour proceder a la
levee des scelles ainsi qu'a l'inventaire, et, bien que les uns et les
autres dussent etre, par un long usage de leur profession, cuirasses
contre les emotions, ils avaient egalement hate de voir ce que le
bureau-secretaire et les casiers du cabinet de travail de M. de
Saint-Christeau allaient leur reveler.
Renfermaient-ils ou ne renfermaient-ils point un testament en faveur du
capitaine Sixte?
Cependant, ce ne fut pas par l'ouverture de ces meubles qu'on commenca,
la forme exigeant qu'on procedat d'abord a l'intitule; mais, comme il
etait des plus simples, il fut vite dresse, et le juge de paix put enfin
reconnaitre si les scelles par lui apposes etaient sains et entiers;
cette constatation faite, la cle fut introduite dans la serrure du
tiroir principal.
--J'estime que, s'il existe un testament, dit le notaire, il doit se
trouver dans ce tiroir ou Gaston rangeait ses papiers les plus
importants.
--C'etait la aussi que mon pere placait les siens, dit Barincq.
--Procedons a une recherche attentive, dit le juge de paix.
Mais, si attentive que fut cette recherche, elle ne fit pas trouver le
testament.
Sans se permettre de toucher a ces papiers Barincq se tenait derriere le
notaire et, penche par-dessus son epaule, il le suivait dans son examen,
le coeur serre, les yeux troubles; personne ne faisait d'observation
inutile, seul le notaire de temps en temps enoncait la nature de la
piece qu'il venait de parcourir: quand elle etait composee de plusieurs
feuilles, il les tournait methodiquement de facon a ne pas laisser
passer inapercu ce qui aurait pu se trouver intercale entre les pages.
A la fin, ils arriverent au fond du tiroir.
--Rien, dit le notaire.
--Rien, repeta le juge de paix.
Ils leverent alors les yeux sur Barincq et le regarderent avec un
sourire qui lui parut un encouragement a esperer en meme temps qu'une
felicitation amicale.
Il se pourrait qu'il n'existat pas de testament, dit le notaire.
--Cela se pourrait parfaitement, repeta le juge de paix.
--Je commence a le croire, dit le greffier qui ne s'etait pas encore
permis de manifester u
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