ne opinion.
--Voulez-vous examiner les autres tiroirs? demanda Barincq d'une voix
que l'anxiete rendait tremblante.
--Certainement.
Le second tiroir, vide avec les memes precautions et le meme soin
meticuleux, ne contenait que des papiers insignifiants, entasses la par
un homme qui avait la manie de conserver toutes les notes qu'il
recevait, alors meme qu'elles ne presentaient aucun interet. Il en fut
de meme pour le troisieme et le quatrieme.
--Rien, disait Rebenacq avec un sourire plus approbateur.
--Rien, repetait le juge de paix.
Et de son cote le greffier repetait aussi:
--J'ai toujours cru qu'il n'y aurait pas de testament.
Si l'on avait ecoute l'impatience nerveuse de Barincq, l'examen se
serait fait de plus en plus vite, mais Rebenacq, qui ne savait pas se
presser, ne remettait aucun papier en place sans l'avoir parcouru, palpe
et feuillete.
--Nous arriverons au bout, disait-il.
En attendant on arriva au dernier tiroir du bureau; a peine fut-il
ouvert que le notaire montra plus de hate a tirer les papiers.
--S'il y a un testament, dit-il, c'est ici que nous devons le trouver.
En effet ce tiroir semblait appartenir au capitaine: sur plusieurs
liasses le nom de Valentin etait ecrit de la main de Gaston, et sur une
autre celui de Leontine.
--Attention, dit le notaire.
Mais sa recommandation etait inutile, les yeux ne quittaient pas le tas
de papiers qu'il venait de sortir du tiroir.
Toujours methodique, il commenca par la liasse qui portait le nom de
Leontine: n'etait-ce pas la logique qui exigeait qu'on procedat dans cet
ordre, la mere avant le fils?
La chemise ouverte, la premiere chose qu'on trouva fut une photographie
a demi-effacee representant une jeune femme.
--Tu vois qu'elle etait jolie, dit le notaire en presentant le portrait
a Barincq.
--Son fils lui ressemble, au moins par la finesse des traits.
Mais le juge de paix et le greffier ne partagerent pas cet avis.
--Continuons, dit le notaire.
Ce qu'il trouva ensuite, ce fut une grosse meche de cheveux noirs et
soyeux, puis quelques fleurs sechees, si brisees qu'il etait difficile
de les reconnaitre; puis enfin des lettres ecrites sur des papiers de
divers formats et datees de Peyrehorade, de Bordeaux, de Royan.
Comme le notaire en prenait une pour la lire, Barincq l'arreta:
--Il me semble que cela n'est pas indispensable, dit-il.
Rebenacq le regarda pour chercher dans ses yeux ce qui dictait cette
obse
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