. Ainsi Satan
dedans et dehors le couvent fit ses efforts detestables."
"Cardon rapporte qu'un laboureur... vomissait souventes fois du voirre[1],
des cloux et des cheveux, et (qu'apres sa guerison) il sentait dedans son
corps une grande quantite de voirre rompu: lequel faisoit un bruit pareil a
celuy qui se fait par plusieurs pieces de voirre rompu enfermees en un sac.
Il dit encore qu'il se sentoit fort travaille de ce bruit et que de
dix-huit en dix-huit nuicts sur les sept heures, encore qu'il n'observast
le nombre d'icelles, si est-ce qu'il avoit senti par l'espace de dix-huit
ans qu'il y avoit qu'il estoit guari, autant de coups en son coeur, comme
il y avoit d'heures a sonner: ce qu'il endurait non sans un grand
tourment."
[Note 1: Verre.]
"J'ay veu plusieurs fois, dit Goulart[1], une demoniaque, nommee George,
qui par l'espace de trente ans fut par intervalles frequens tourmentee du
malin esprit, tellement que parfois en ma presence elle s'enfloit, et
demeuroit si pesante que huict hommes robustes ne pouvoyent la souslever de
terre. Puis un peu apres, exhortee au nom de Dieu de s'accourager, certain
bon personnage lui tendant la main, elle se relevoit en pieds, et s'en
retournoit courbee et gemissante chez soy. En tels acces oncques elle ne
fit mal a personne quelconque fust de nuict, fust de jour, et si demeuroit
avec un sien parent qui avoit force petits enfans tellement accoustumez a
cette visitation, que soudain qu'ils l'entendoyent se tordre les bras,
fraper des mains, et tout son corps enfler d'estrange sorte, ils se
rangeoyent en certain endroit de la maison pour recommander ceste patiente
a Dieu. Leurs prieres n'estoyent jamais vaines. La trouvant un jour en
certaine autre maison du village ou elle demeuroit, je l'exhortoy a
patience... Elle commence a rugir de facon estrange, et de promptitude
merveilleuse me lance sa main gauche, dont elle m'empoigne les deux poings,
me serrant aussi ferme que si j'eusse ete lie de fortes cordes. J'essaye me
despetrer, mais en vain, quoy que je fusse aussi robuste qu'un autre. Elle
ne me fit aucune nuisance, ni ne me toucha de la main droite. Ayant este
retenu d'elle autant de temps que j'ai employe a descrire son histoire,
elle me lasche soudain, me demandant pardon. Je la recommande a Dieu, puis
la conduisis paisiblement en son logis... Quelques jours devant son
trespas, ayant este fort tourmentee elle s'alicta, saisie d'une fievre
lente. Alors la fureur du
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