c qui est aux
nuees, lequel, comme dit le poete au quatriesme des Eneides:
[Note 1: _Traicte de l'apparition des esprits, etc._, par F.-N. Taillepied.
Paris, Fr. Julliot, 1617, in-12, p. 186.]
Du clair soleil a l'opposite estant
Mille couleurs diverses va portant.
Il n'est pas bon d'attribuer aux esprits angeliques tant bons que mauvais,
les membres de vie, comme les poulmons, le coeur et le foye: car ils ne
vestent pas des corps pour les vivifier ains seulement pour se faire voir
et s'en servir comme d'instruments. Il est vray qu'ils boyvent et mangent,
mais ce n'est pas par necessite, c'est afin que, se manifestant a nous par
quelques arguments, ils nous donnent a entendre la volonte de Dieu."
"Loys Vives, au premier livre _de la Verite de la religion chrestienne_,
escrit, dit le meme auteur[1], qu'es terres nouvellement descouvertes n'y a
chose si commune que les esprits qui apparoissent environ midy, tant es
villes comme aux champs, parlent aux hommes, leur commandent ou defendent
quelque chose, les tourmentent, espouvantent et battent aussy... Olaus le
Grand, archeveque d'Upsale, escrit au second livre de son _Histoire des
peuples septentrionaux_, chapitre troisieme, qu'il y a en Irlande des
esprits qui apparoissent en forme d'hommes qu'on aura cogneus, ausquels
ceux du pays touchent en la main avant que de scavoir rien de la mort de
ceux qu'ils touchent. Quelques-uns pensent que ce ne sont pas ames des
trespassez, ains seulement demons surnommez par les anciens Lemures ou
loups garoux, Faunes, Satyres, Larves ou masques, Manes, Penates ou dieux
tutelaires et domestiques, Nymphes, Demy-dieux, Luittons, Fees et d'une
multitude d'autres noms; mais comme il n'y a point de repugnance que les
demons, soient bons ou mauvais, ne se representent aux hommes sous quelque
forme visible, aussi, il ne repugne point que les ames separees ne
s'apparoissent ainsy, le tout par la permission de Dieu et sa volonte."
[Note 1: Page 100.]
Le comte de Gabalis[1] raconte que "Un jour il fut transporte en la caverne
de Typhon, qui n'est pas fort esloignee des sources du Nil du coste de la
Libie, par une jeune sylfe qui avoit conceu une forte passion d'amour pour
luy; il y trouva une salamandre qui apres un long discours qu'elle luy fit
de la nature des estres spirituels et nuisibles, de leur naissance et de
leur mort, ajouta: "Je suis sur le poinct de voir finir une vie qui a desja
dure 9715 ans et qui doit aller jusqu'a
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