ete mal distribue
dans ma succession," somme qui montait a vingt florins."
"Sur la demande qu'on lui fit, pourquoi il infestait plutot cette maison
qu'une autre, il repondit qu'il etait force par des conjurations et des
maledictions. S'il avait recu les sacrements de l'Eglise? "Je les ai recus,
dit-il, du cure, votre predecesseur." On lui fit dire avec peine le _Pater_
et l'_Ave_, parce qu'il en etait empeche, a ce qu'il assurait, par le
mauvais esprit, qui ne lui permettait pas de dire au cure beaucoup d'autres
choses."
"Le cure, qui etait un premontre de l'abbaye de Toussaints, se rendit a son
couvent afin de prendre l'avis du superieur. On lui donna trois religieux
pour l'aider de leurs conseils. Ils se rendirent a la maison, et dirent a
Humbert de frapper la muraille; il frappa assez doucement. "Allez chercher
une pierre, lui dit-on alors, et frappez plus fort." Ce qu'il fit."
"Quelqu'un dit a l'oreille de son voisin, le plus bas possible: "Je
souhaite qu'il frappe sept fois," et aussitot l'ame frappa sept fois."
"On dit le lendemain trois messes que le revenant avait demandees; on se
disposa aussi a faire un pelerinage qu'il avait specifie dans le dernier
entretien qu'on avait eu avec lui. On promit de faire les aumones au
premier jour, et des que ses dernieres volontes furent executees, Humbert
Birck ne revint plus[1]."
[Note 1: _Livre des prodiges_, edit de 1821, p. 75.]
III.--FANTOMES
Un autre auteur[1] raconte cette singuliere apparition: "Au mois d'avril
1567 on vit... en celle grande plaine qui est dite d'Heyton souz Mioland
(en Savoie) par l'espace de six jours continuels sortir d'une isle non
habitee trois hommes vestuz de noir, incogneuz de chacun, et chacun
desquels tenoit une croix en la main et apres iceux marchoit une dame
accoustree en dueil et ainsi que se vestent coustumierement les vefves,
laquelle suyvant ces porte-croix, se tourmentoit et demenoit avec une si
triste contenance qu'on eut dit qu'elle estoit attainte de quelque douleur,
et angoisse desesperee. Cecy n'est rien si un grand escadron de peuple
n'eust suivy ces vestus de dueil qui marchoient en procession, et
l'habillement duquel representoit plus de joye que des quatre premiers, en
tant que toute ceste multitude estoit vestue a blanc, et monstrant plus de
plaisir et allegresse que la susdite femme. La course de ces pourmeneurs
s'estendoit tout le long de la campagne susnommee jusques a une autre isle
voisine,
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