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ciel sur la ville. Lors un docte personnage a la suite de Ximenes, eslongne
dela se mit a crier: Oran est a nous! Ximenes en dit autant a ses amis: et
comme il continuoit a discourir de ce presage, les nouvelles lui vindrent
de la prise. Ce que je vais dire, adjouste Gomez, semblera de tout
admirable: mais rien ne fut estime plus certain pour lors, et plusieurs le
remarquerent en leurs escrits. Outre les lettres de particuliers a leurs
amis, Gonsales, Gilles, et celui qui escrivit en latin l'histoire de ceste
guerre de Barbarie, afferment tres expressement que le soleil s'arresta et
contint son cours quatre heures et plus durant le combat des Espagnols
contre les Mores d'Oran. Car ainsi que les Espagnols pretendoyent gagner la
montagne, le soleil commencoit a baisser: ce qui troubloit fort Pierre de
Navarre, chef des troupes, ne les voyant encore qu'au pied de la montagne.
Ximenes avoit bien remarque cest arrest du soleil, mais il s'en teut,
jusques a ce que cette merveille fut divulguee partout. On asseure aussi
que quelques Mores ayant pris garde a cela, tout estonnez de ce signe du
tout extraordinaire et miraculeux, abjurerent le mahometisme et se firent
baptiser."
[Note 1: Au IVe livre de l'_Histoire de Fr. Ximenes_, cite par
Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. IV. p. 682.]
D'apres Joachim Curseus[1], "Matthias surnomme Corvin, couronne roi de
Hongrie l'an 1464, quelques annees apres faisant forte guerre aux Turcs,
sans vouloir entendre ni a paix ni a trefve avec eux, assiegea une de leurs
forteresses nommee Sabaai, quoiqu'elle eut cinq mille hommes de guerre en
garnison. Il la fit battre rudement, et durant les plus grands tonnerres de
son artillerie, portant balles de calibre et poids extraordinaire,
s'endormit si profond, quoique d'ordinaire ce fust le plus vigilant et le
moins dormant de son temps, qu'il ne se resveilla qu'a haute heure, encore
que son chambellan l'appelast souvent et a haute voix. Ce qui lui fut un
presage de victoire, car tost apres, il forca ceste place paravant estimee
imprenable. Plutarque en dit autant d'Alexandre le Grand devant la bataille
d'Arbelles contre Darius."
[Note 1: En ses _Annales de Silesie_, cite par Goulart, _Thresor
des histoire admirables_, t. III, p. 320.]
Suivant Arluno[1], "Peu avant la prise de Ludovic Sforce, duc de Milan,
emmene prisonnier en France, ou il mourut a Loches, on ouit autour du
chasteau de Milan, sur la miniuct, un cl
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