nt en icelui tant de
jour que de nuict. Iceux rapporterent avoir observe de fort longtemps et
entendu de leurs devanciers gardes que trois semaines avant le deces de
chascun chanoine de nuict se fait un grand tumulte dedans le temple: et
comme si quelque puissant homme donnoit de toute sa force quelques coups de
poing clos sur la chaire du chanoine qui doit mourir; laquelle ces gardes
marquent incontinent: et le lendemain venu en avertissent le chapitre.
C'est un adjournement personnel a ce chanoine, lequel meurt dedans trois
semaines apres."
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, t. I, p. 549.]
Suivant un petit ouvrage anonyme[1], "Les Espagnols parlent d'une cloche en
Arragon par eux appellee la cloche du miracle, en une colline pres de
Villela, laquelle (disent-ils) contient dix brasses de tour, sonne parfois,
mais rarement, de soi-mesme, sans estre agitee par aucun instrument ni
moyen visible ou sensible, comme de mains d'hommes, de violence des vents,
de tremblement de terre, ou autres semblables agitations. Elle commence en
tintant, puis sonne a volee, par intervalles d'heures et de jours. Les
Portugais disent qu'elle sonna lors que le roi Sebastien fit le voyage
d'Afrique et en l'an 1601 depuis le 13 de juin jusques au 24, a diverses
reprises. On dit qu'elle sonna lorsque Alphonse V, roi d'Arragon, alla en
Italie pour prendre possession du royaume de Naples, en la mort de Charles
V, en une extreme maladie du roi Philippe II arreste a Badajos et au
trespass de la roine Anne, sa derniere femme."
[Note 1: _Histoire de la paix_, imprimee a Paris par Jean Richer,
1607, p. 233 et 234.]
Taillepied[1] rapporte certains presages qui precedent l'execution des
condamnes: "Il advient aussi beaucoup de choses estranges es chateaux ou
sera emprisonne quelque malfaicteur digne de mort: car on y oira de nuict
de grands tintamarres, comme si l'on vouloit sauver par force le
prisonnier, et semblera que les portes doivent etre forcees; mais en allant
voir que c'est, on ne trouvera personne, et le prisonnier n'en aura rien
senty, ny ouy. On dit aussi que les bourreaux scavent souventes fois quand
ils doivent executer quelque malfaicteur a mort: car leurs epees desquelles
ils font justice leur en donnent quelque signe. Beaucoup de choses
adviennent touchant ces pauvres miserables qui se tuent eux-memes. Il a
fallu souvent les mener bien loing pour les jecter dans quelque grand'eau:
adonc si les chevaux qui le
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