r Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. II, p. 1044.]
D'apres des Caurres[1], "Possidonius historien, raconte de deux amis et
compagnons d'Arcadie, qui est une partie d'Achaie en la Grece, que venans
en la cite de Megara apres Athenes, l'un logea a l'hostellerie, l'autre
pour espargner logea a un cabaret. Celuy qui etoit au grand logis, la nuict
en dormant vit son compagnon qui le prioit luy venir secourir, car son
tavernier estoit apres a le tuer. Quoy oyant, son compagnon s'esveilla et
estimant que ce fut un songe, se remist en son lict. Et si tost apres qu'il
fut endormy, voicy derechef son compagnon qui lui apparut, disant que
puisqu'il ne l'avoit secouru en sa vie, qu'il luy aidast a venger sa mort
contre le tavernier qui l'avoit meurdry, lequel avoit mis son corps sur une
charrette couverte de fumier, a fin que le matin il envoyast par son
chartier comme on a accoustume a vuider le fumier, et luy dit qu'il se
trouvast le matin a la porte, la ou il trouveroit le corps, ce qui fut
faict. Le chartier gagna au pied, et le cabaretier perdit la vie."
[Note 1: _Oeuvres morales et diversifiees_, p. 377.]
"Durant nos dernieres guerres, dit Goulart[1], un conseiller en la ville de
Montpeslier, personnage honorable, estant avec d'autres au temple, priant
Dieu, eut une vision soudaine de tous les endroits de sa maison: il lui
sembla qu'un sien petit fils unique tomboit d'une haute gallerie en la
basse cour de son logis. Il se leve en sursaut, va chez soi au grand pas,
demande son enfant, le trouve sain et sauf, raconte son extase, commet des
lors une chambriere pour garder ce petit fils et de nuict et de jour. Trois
mois apres, ceste chambriere infiniment soigneuse de l'enfant se trouva
avec icelui en la gallerie, et n'ayant fait que tourner le dos, l'enfant
tombe en la basse cour et est trouve roide mort. Le conseiller esperdu se
prend a sa femme, qui n'en pouvoit mais, et la tanse fort asprement. Quatre
jours apres, comme ceste mere desolee ouvre certain cabinet, un fantosme
tout tel que son fils mort, se presente a elle riant et feignant vouloir
l'embrasser. Lors elle s'escrie: Ha! Satan, tu veux me tenter. Mon Dieu,
assiste a ta servante. Ces mots proferes, le fantosme s'esvanouit."
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, tome III, p. 328.]
Les sorcieres ont eu quelquefois des corneilles a leur service, comme on le
voit par la legende qui suit, et qui, conservee par Vincent Guillerin[1], a
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