s tiraient les descendoient de quelque montagne,
a grand'peine en pouvaient-ils venir a bout; et au contraire s'il falloit
monter ils estoient contraints de courir, tant cela les poussoit fort."
[Note 1: _Traite de l'apparition des esprits_, p. 138.]
IV.--AVERTISSEMENTS
"Souvent Dieu nous fait savoir, dit Gaffarel[1], ce qui doit arriver par
quelque signe interieur, soit en veillant, soit en dormant. Ainsi
Camerarius pretend qu'il y a des personnes qui sentent la mort de leurs
parents, soit devant ou apres qu'ils sont trespassez par une inquietude
estrange et non accoustumee, fussent-ils a mille lieues loin d'eux. Feue ma
mere Lucrece de Bermond avoit un signe presque semblable: car il ne mouroit
aucun de nos parents qu'elle ne songeast en dormant peu de temps
auparavant, ou des cheveux, ou des oeufs, ou des dents melees de terre, et
cela estoit infaillible et moy mesme lorsqu'elle disoit qu'elle avoit songe
telles choses, j'en observois apres l'evenement."
[Note 1: _Curiositez inouyes_.]
D'apres Taillepied[1], "On a observe es maisons de ville que, quand quelque
conseiller devoit mourir, on entendoit du bruit en la place ou il s'asseoit
au conseil: comme le mesme advient aux bancs des eglises, ou en autres
lieux ou on aura frequente et travaille. Quand quelque moyne ou serviteur
de couvent sera malade, on verra de nuit faire une biere en la meme sorte
qu'on la feroit par apres. On oit bien souvent es cimetieres de village
faire une fosse avec grands soupirs et gemissemens quand quelqu'un doit
mourir, et comme elle sera faite le jour suivant. Quelquefois aussi pendant
que la lune luisoit on a veu des gens aller en procession apres les
funerailles d'un mort. Aucuns disent que quand on voit l'esprit de
quelqu'un, et il ne meurt incontinent apres, c'est signe qu'il vivra
longtemps, mais il ne se faut pas amuser a telles speculations, ains
plustost chascun doit s'apprester comme s'il falloit mourir des demain afin
de n'estre abuse."
[Note 1: _Traite de l'apparition des esprits_, in-12, p. 137.]
Suivant Th. Zuinger[1] "Henry II, roi de France, ayant este deconseille et
prie nommement par la reine sa femme de ne point courir la lance le jour
qu'il fut blesse a mort, ayant eu la nuict precedente vision expresse et
presage du coup, ne voulut pourtant desister, mesme il contraignit le
comte, de Montgomerry de venir a la jouste. Comme ils s'apprestoyent a
rompre la derniere lance, un jeune garcon
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