qui regardoit d'une fenestre ce
passe temps, commence a crier tout haut regardant et monstrant le comte de
Montgomerry: Helas! cest homme s'en va tuer le roy."
[Note 1: _Theatre de la vie humaine_, Ve vol., liv. IV.]
"Suivant Buchanan[1], "Jaques Londin, Escossois, d'honneste maison, ayant
este longtemps travaille d'une fievre, le jour devant que Jaques V, roy
d'Escosse fut tue, se haussant un peu dedans son lict environ midi, et
comme tout estonne, commence a dire tout haut a ceux qui estoyent autour de
lui: Sus, sus, secourez le roy: les parricides l'environnent pour le tuer.
Un peu apres il se met a pleurer et crier piteusement: Il n'est plus temps
de lui aider, le pauvre prince est mort. Incontinent apres, ce malade
expira."
[Note 1: _Histoire d'Escosse_, liv. XVII. cite par Goulart,
_Thresor des histoires admirables_, t. II, p. 944.]
"Un autre presage du meurtre de ce prince fut comme conjoint avec le
meurtre mesme. Trois domestiques du comte d'Atholie, gentils-hommes bien
conus et vertueux, logez non gueres loin de la maison du roy, endormis
environ la minuict, il sembla a l'un d'eux couche contre la paroy, nomme
Dugal Stuart, que certain personnage s'aprochoit de lui, qui passant la
main doucement par dessus la joue et la barbe de Stuart lui disoit: Debout,
on veut vous tuer. Il s'esveille, et pensant a ce songe, l'un de ses
compagnons s'escrie d'un autre lict: Qui est-ce qui me foule aux pieds?
Stuart lui respond: C'est a l'avanture quelque chat qui rode ici la nuict.
Alors le troisiesme qui dormoit encor, s'esveillant en sursaut, se jette du
lict en bas et demande: Qui m'adonne bien serre sur la joue? Sur ce il lui
semble que quelqu'un sautoit avec grand bruit par la porte hors de la
chambre. Comme ces trois gentilshommes devisoyent de leurs visions, voici
la maison du roy renversee avec grand bruit par violence et de pouldre a
canon, dont s'ensuit la mort du prince."
D'apres le petit livre intitule _la Mort du roi_, cite par Goulart[1], "Le
vendredi quatorziesme jour de may 1610, une religieuse de l'abbaye de
Sainct-Paul en Picardie, soeur de Villers Hodan, gouverneur de Dieppe,
estant en quelque indisposition, fut visitee en sa chambre par son abbesse,
soeur du cardinal de Sourdi, et apres qu'elles se furent entretenues de
paroles propres a leur condition, elle s'escria sans trouble ni sans les
agitations et frayeurs propres aux enthousiastes: Madame, faites prier Dieu
pour le roi: car on
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