e, et consequemment:
en telle sorte qu'on eust dit que ces malades estoyent les huissiers de
Dieu pour adjourner ceux que la providence designoit a comparoir en
personne devant lui."
[Note 1: En son _Theatre de la vie humaine_, cite par Goulart,
_Thresor des histoires admirables_, t. II, p. 446.]
D'apres Camerarius,[1] "Les comtes de Vesterbourg ont pres du Rhin un
chasteau basti en lieu fort haut esleve. La peste y estant survenue, les
comtes s'en retirerent pour aller quelques jours en air meilleur et plus
asseure, ou ils sejournerent trop peu. De retour, comme ils montoyent au
chasteau, et approchoyent de la porte, la cloche de l'horloge posee en une
haute tour sonne onze heures en lieu de trois ou quatre apres midi. Cest
accident extraordinaire occasiona les comtes de s'enquerir du portier
paravant laisse seul au chasteau pour le garder, que vouloit dire ce
changement. Il protesta n'en scavoir rien, veu qu'on avoit laisse l'horloge
plusieurs jours, sans qu'aucun y eust touche. Incontinent la peste se
renouvella, laquelle emporta les comtes et toutes les personnes rentrees
avec eux au chasteau: le nombre fut d'onze, autant que l'horloge, avoit
sonne de coups."
[Note 1: Au IIIe vol. de ses _Meditations historiques_, liv. I, ch.
XV, cite par Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. III,
p. 318.]
"En la seigneurie de l'archevesque et electeur de Treves, se void, dit
Camerarius[1], un vivier ou estang en lieu conu de ceux du pays, duquel
quand il sort quelque poisson de grandeur desmesuree, et qui se monstre, on
tient que c'est un certain presage de la mort de l'electeur, et que par
longue suite d'annees on a verifie ceste avanture. En la baronnie de
Hohensax, en Suisse, quand un de la famille doit mourir, des plus hautes
montagnes qui separent la baronnie d'avec le canton d'Appenzel, tombe une
fort grosse pierre de rochers avec tant de bruit que le roulement d'icelle
est entendu clairement pres et loin, jusques a ce qu'elle s'arreste en la
plaine du chasteau de Fontez."
[Note 1: En ses _Meditations historiques_, vol. III, liv. I, ch.
XV, cite par Goulart, _Thresor des histoires admirables_. t. III,
p. 318.]
Taillepied[1] cite ce fait rapporte par Leon du Vair: "Que dirai-je du
monastere de Saint-Maurice, qui est situe es confins et limites de
Bourgongne, pres le fleuve du Rhosne? Il y a la dedans un vivier, auquel
selon le nombre de moines, on met aussi tant de poisson
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