ou tous ensemble s'esvanouyssaient, et n'en voyait on rien n'en
plus que si jamais il n'en eut este memoire, et au reste des que quelcun
approchoit pour les voir de plus pres il en perdoit incontinent la vue..."
[Note 1: _Histoires prodigieuses extraictes de plusieurs fameux
auteurs, etc._ Paris, Jean de Bordiane, 2 tomes, 1571, in-8 deg., p.
320.]
Suivant Job Fincel, cite par Goulart[1], "Il y a un village en la duche de
Brunswic, nomme Gehern, a deux lieues de Blommenaw. L'an 1555, un paysan
sorti au matin de ce lieu avec son chariot et ses chevaux pour aller querir
du bois en la forest, descouvrit a l'entree d'icelle quelques troupes de
reitres couverts de cuirasses noires. Estonne de ceste rencontre, il
retourne en porter les nouvelles au village. Les plus anciens du lieu,
accompagnez de leur cure ou pasteur, sortent incontinent en campagne suivis
de cent personnes, tant hommes que femmes, pour voir ceste cavalerie, et
content quatorze bandes ou troupes distinctes, lesquelles en un instant se
mirent en deux gros, comme pour combatre a l'opposite l'un de l'autre. Puis
apres on aperceut sortir de chasque gros un grand homme de contenance fiere
et fort effroyable a voir. Ces deux de coste et d'autre descendent de
cheval, faisant soigneuse reveue de leurs troupes: quoy fait, tous deux
remontent. Incontinent les troupes commencent a s'avancer et a courir une
grande campagne, sans se choquer: ce qui dura jusques a la nuict toute
close, en presence de tous les paysans. Or en ce temps ne se parloit en la
duche de Brunswic ni es environs d'aucune entreprise de guerre, ni d'amas
de reitres: ce qui fit estimer que telle vision estoit un presage des maux
avenus depuis par le juste jugement de Dieu."
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, t. I. p. 510.]
Au recit de Torquemade[1], "Antoine Costille, gentil-homme espagnol
demeurant a Fontaines de Ropel, sortit un jour de sa maison bien monte,
pour aller a quelques lieues de la expedier des affaires, ausquelles ayant
pourveu, et la nuict aprochant, il delibere retourner en sa maison. Au
sortir du village ou il estoit alle, il trouve un petit hermitage et
chappelle garnie de certain treillis de bois au devant, et une lampe
allumee au dedans. Descendu de cheval il fait ses devotions, puis jettant
la veue dedans l'hermitage, void, ce lui semble, sortir de dessouz terre
trois personnes qui venoyent a lui les testes couvertes, puis se tenir
coyes. Les ayant u
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