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n peu contemples, voyant leurs cheveux estinceller, quoy qu'il fust estime fort vaillant, il eut peur, et remonte a cheval commence a picquer. Mais levant les yeux il descouvre ces personnes qui marchoyent un peu devant luy, et sembloyent l'accompagner. Se recommandant sans cesse a Dieu, il tourne de part et d'autre, mais ceste troupe estoit tousiours autour de lui. Finalement il coucha une courte lance qu'il portoit et brocha des esperons contre, pour donner quelque atteinte: mais ces fantosmes alloyent de mesme pas que le cheval, de maniere qu'Antoine fut contraint les avoir pour compagnie jusques a la porte de son logis, ou il y avoit une grande cour. Ayant mis pied a terre, il entre et trouve ces fantosmes: monte a la porte d'une chambre ou sa femme estoit, qui ouvrit a sa parole, et comme il entroit, les visions disparurent. Mais il aparut tout esperdu, si desfait et trouble que sa femme estima qu'il avoit eu quelque rude traictement de la part de ses ennemis, en ce voyage. S'en estant enquise, et ne pouvant rien tirer de lui, elle envoye appeller un grand ami qu'il avoit, homme fort docte, lequel vint tout a l'heure: et le trouvant aussi passe qu'un mort, le pria instamment de descouvrir son avanture. Costille lui ayant fait le discours, cest ami tascha de le resoudre, puis le fit souper, le conduisit en sa chambre, le laissa sur son lict avec une chandelle allumee sur la table, et sortit pour le laisser en repos. A peine fust-il hors de la chambre, que Costille commence a crier tant qu'il peut: A l'aide! a l'aide! secourez-moi! Lors tous les domestiques rentrerent en la chambre, ausquels il dit que les trois visions estoyent venues a luy seul et qu'ayant creuse la terre de leurs mains, elles la lui avoyent jettee dessus les yeux, de maniere qu'il ne voyoit goutte. Pourtant ne l'abandonnerent plus ses domestiques, ains a toute heure il estoit bien accompagne, mais leur assistance et vigilance ne le peut garder de mourir le septiesme jour suivant, sans autre accident de maladie." [Note 1: En la 3e journee de son _Hexameron_, cite par Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. I, p. 541.] Le meme[1] rapporte cette vision singuliere: [Note 1: En la 3e journee de son _Hexameron_, cite par Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. I, p. 547.] "Un chevalier espagnol, riche et de grande authorite, s'amouracha d'une nonnain, laquelle s'accordant a ce dont il la requeroit, pour lui donner
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