t peu de cas des revelations interieures a luy
faictes, qui l'advertissaient de continuer ses honnetes travaux et achever
ce qu'il avait pourpense en son esprit. Et ne craignit point Savonarolle de
dire en plein sermon la revelation qu'il avait eue, admonestant ses parents
et amis de prier et faire prier Dieu pour son ame."
[Note 1: _Discours et histoires des spectres_, p. 649.]
"Les trespassez, dit Jean des Caurres[1], recognoissent les biens qu'on
leur faict, comme a este cogneu de nostre temps, en la cite de Ponts, pres
Narbonne, ou trespassa un escolier qui estoit excommunie, pour le salaire
qu'il devoit a un sien regent, a la cite de Rhodes, l'esprit duquel parla a
son amy, le priant s'en aller audit Rhodes querir son absolution, ce que
son compagnon luy accorda, et s'en allant, passa par les montagnes chargees
de neige; ledict esprit l'accompagnoit tousiours, et parloit a luy sans
qu'il veit rien. Et a cause que le chemin estoit couvert de neige, l'esprit
lui ostoit la neige et luy monstroit le chemin. Apres avoir obtenu
l'absolution de l'evesgue de Rhodes, l'esprit le conduit derechef a
Saint-Ponts, et donna l'absolution au corps mort comme est la coustume en
l'Eglise catholique, et ledit esprit et ame du trespasse, ayans tous, print
conge de luy, le remerciant et promettant luy rendre le service."
[Note 1: _Oeuvres morales et diversifiees_, p. 377.]
Ils se vengent aussi de ce qu'on leur manque de parole:
"Aux gestes de Charles le Grand, on lit, dit des Caurres[1], qu'un de ses
capitaines pria un sien compagnon que s'il mouroit en la bataille, qu'il
donnast un beau cheval qu'il avoit pour son ame. Luy trespasse, son
compagnon voyant la beaute du cheval, le tient pour luy. Douze jours apres,
le trespasse s'apparut a luy, se lamentant, que a faute de n'avoir donne le
cheval en aumosne pour son ame, il avoit demoure douze jours en peine, et
qu'il en porteroit la peine. Pour quoy mourut soudain."
[Note 1: _Oeuvres morales et diversifiees_, p. 377.]
"J'ai vu, dit Bodin[1], un jeune homme prisonnier l'an 1590 qui avoit tue
sa femme en cholere, et avoit eu sa grace qui lui fut interine, lequel
neanmoins se plaignoit qu'il n'avoit aucun repos, estant toutes les nuicts
battu par icelle, comme il disoit. Les anciens tenoyent que les ames des
occis souvent pourchassent la vengeance des meurtriers. Nous lisons en
Plutarque que Pausanias, roy de Lacedemone, estant a Constantinople, on lui
fit present d
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