incroyables partout le pays. Enfin les Espagnols en chasserent du tout les
Francois."
[Note 1: Au IIIe livre de ses _Jours geniaux_, ch. XV, cite par
Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. IV, p. 331.]
"Sabellic[1] escrit que la commune voix fut, lors que Charles VIII
entreprit la conqueste de Naples par l'aveu du pape Alexandre VI, que le
fantosme de Ferdinand Ier, mort peu auparavant, aparut par diverses fois de
nuict a un chirurgien de la maison du roi, nomme Jaques, et du commencement
en gracieux langage, puis avec menasses et rudes paroles, lui enjoignit de
dire a son fils Alfonse, qu'il n'esperast pouvoir faire teste au roi de
France: d'autant qu'il estoit ordonne que sa race, apres avoir passe par
infinis dangers, seroit privee de ce beau royaume, et finalement aneantie.
Que leurs pechez seroyent cause de ce changement, specialement un forfait
commis par le conseil de Ferdinand dans l'eglise de Sainct-Leonard a
Pouzzol, pres de Naples. Ce forfait ne fut point declare. Tant va
qu'Alfonse quitta Naples, et avec quatre galeres chargees de ce qu'il avoit
de plus precieux se sauva en Sicile. Bref en peu de temps, la maison
d'Arragon perdit le royaume de Naples."
[Note 1: Au IXe livre de ses _Histoires_, Ennead. 10, cite par
Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t. IV, p. 332.]
Arluno[1], cite par Goulart[2] rapporte que "Deux marchans italiens estans
en chemin pour passer de Piedmont en France, rencontrerent un homme de
beaucoup plus haute stature que les autres, lequel les appelant a soy leur
tint tels propos: Retournez vers mon frere Ludovic, et lui baillez ces
lettres que je luy envoye. Eux fort estonnez, demandent: Qui estes-vous? Je
suis, dit-il, Galeas Sforce, et tout soudain s'esvanouit. Eux tournent
bride vers Milan, de la a Vigevene, ou Ludovic estoit pour lors. Ils prient
qu'on les face parler au Duc, disans avoir lettres a lui bailler de la part
de son frere. Les courtisans se mocquent d'eux; et pour ce qu'ils faisoyent
tousiours instance de mesme, on les emprisonne, on leur presente la
question: mais ils maintienent constamment leur premiere parole. La dessus
les conseillers du duc furent en dispute, de ce qu'il faloit faire de ces
lettres, ne sachans que respondre tant ils estoyent esperdus. Un d'entr'eux
nomme le vicomte Galeas empoigne les lettres escrites et un papier plie en
forme de briefs de Rome, le fermant attache de menus filets de laiton, dont
le contenu est
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