fut trouve en telle heure et qu'on eut
adjure l'esprit, il dit qu'il estoit damne pour s'estre adonne a l'heresie
de Luther, et commandoit que son corps fut deterre et porte hors de terre
sainte. Et comme les cordeliers deliberoient de ce faire, ils furent
empeschez par gens mal sentans de la foy, lesquels pour se purger firent
comme les ariens envers Athanase."
[Note 1: _Traite de l'apparition des esprits_, p. 123.]
"Chacun scait, dit Alexandre d'Alexandrie[1], que durant la grande
prosperite de Ferdinand Ier, roi d'Arragon, la ville et le royaume de
Naples ne voyant pres ni loin de soi tant soit petite apparence de guerre
ou autre redoutable changement, un sainct homme nomme Catalde, lequel pres
de mille ans auparavant avoit este evesque de l'eglise de Tarente, qui
depuis le tenoit pour son patron, une fois aparut sur la minuit en vision a
un prestre d'icelle eglise, et l'admonesta soigneusement de fouiller en
certain endroit qu'il lui designa, ou il trouveroit un livre, par lui
escrit durant sa vie, dedans lequel y avoit beaucoup de secrets, escrits
par mandement expres de Dieu; qu'ayant trouve ce livre, il le portast
promptement au roi Ferdinand Ier. Le prestre adjoustant peu de foi a ceste
vision, laquelle lui aparut encore plusieurs fois depuis en son repos,
avint un jour que s'estant leve fort matin, et se trouvant seul en
l'eglise, l'evesque Catalde se presente a lui, la mittre en teste, couvert
de chape episcopale, et fit au prestre veillant et le contemplant le mesme
commandement susmentionne, adjoustant des menaces s'il n'executoit ce qu'il
lui estoit enjoint. Le jour, ce prestre, suivi de grande multitude de
peuple, s'achemina en procession solennelle vers la cachette ou estoit le
livre, qui fut trouve en placques ou tablettes de plomb, bien attachees et
clouees, contenant ample declaration de la ruine, des miseres, desolations,
et pitoyables confusions du royaume de Naples, au temps de Ferdinand Ier.
De fait sur les aprests de la guerre, Ferdinand mourut. Charles VIII, roi
de France, envahit le royaume de Naples; Alfonse, fils aisne de Ferdinand,
des son advenement a la couronne dechasse, fut contraint s'enfuir en exil,
ou il mourut. Son fils, Ferdinand le Jeune, prince de tres grande
esperance, heritier du royaume, fut envelope en guerre, et mourut en fleur
d'aage. Puis les Francois et Espagnols partagerent le royaume, chassans
Frideric, fils puisne de Ferdinand, firent des desordres et saccagemens
|