les nains ont ete chasses par l'etablissement des
forges. Dans le Harz, meme legende. Le peuple du Nord-Jutland dit que les
trolls ont quitte Vendyssel pour ne plus reparaitre."
[Note 1: _Les Fees du moyen age_, p. 91-92.]
"Suivant Bodin[1], Oger Ferrier, medecin fort scavant, estant a Thoulouse,
print a louage une maison pres de la Bourse, bien bastie et en beau lieu,
qu'on lui bailla quasi pour neant, pource qu'il y avoit un esprit malin qui
tourmentoit les locataires. Mais lui ne s'en soucioit non plus que le
philosophe Athenodorus, qui osa seul demeurer en une maison d'Athenes,
deserte et inhabitee par le moyen d'un esprit. Oyant ce qu'il n'avoit
jamais pense, et qu'on ne pouvoit seurement aller en la cave, ni reposer
quelquefois, on l'avertit qu'il y avoit un jeune escholier portugais,
estudiant lors a Thoulouse, lequel faisoit voir sur l'ongle d'un jeune
enfant les choses cachees. L'escholier appele usa de son mestier, et une
petite fille enquise dit qu'elle voyoit une femme richement paree de
chaines et dorures, et qui tenoit une torche en la main, pres d'un pilier.
Le Portugais conseilla au medecin de faire fouir en terre, dedans la cave,
pres du pilier, et lui dit qu'il trouveroit un thresor. Qui fut bien aise,
ce fut le medecin, lequel fit creuser. Mais lors qu'il esperoit trouver le
thresor, il se leva un tourbillon de vent, lequel esteignit la lumiere,
sortit par un soupirail de la cave et rompit deux toises de creneaux qui
estoyent en la maison voisine, dont il tomba une partie sur l'ostvent et
l'autre partie en la cave, par le soupirail, et sur une femme portant une
cruche d'eau qui fut rompue. Depuis, l'esprit ne fut oui en sorte
quelconque. Le jour suivant, ce Portugais, averti du fait, dit que l'esprit
avoit emporte le thresor, et que c'estoit merveille qu'il n'avoit offense
le medecin, lequel me conta l'histoire deux jours apres, qui estoit le 15
de decembre 1558, estant le ciel serein et beau comme il est d'ordinaire
es-jours alcyoniens, et fus voir les creneaux de la maison voisine abatus,
et l'ost de la boutique rompu."
[Note 1: _Demonomanie_, liv. III, chap. III, cite par Goulart,
_Thresor des histoires admirables_, t. II, p. 629.]
"Philippe Melanchthon, ajoute le meme auteur[1], recite une histoire quasi
semblable, qu'il y eut dix hommes, a Magdebourg, tuez de la ruine d'une
tour lors qu'ils fossoyoient pour trouver les thresors que Satan leur avoit
enseignez. J'ay apris aussi d'
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