ou du moins, ne l'avois averti de l'inconvenient. Mais
sur-le-champ, je prouvay le contraire et fus absous a pur et a plein. En
peu de jours apres on descouvrit que ces trois estoient magiciens qui
avoyent entrepris de descendre en cette fosse pour y cercher un thresor."
"L'an 1530, dit Jean des Caurres[1], le diable monstra a un prestre, au
travers d'un crystal, quelques thresors en la ville de Noriberg. Mais ainsi
que le prestre le cherchoit dedans un lieu fossoye devant la ville, ayant
pris un sien amy pour spectateur, et comme deja il commencoit a voir un
coffre au fond de la caverne, aupres duquel il y avoit un chien noir
couche, il entra dedans et incontinent il fut estouffe et englouti dedans
la terre, laquelle tomba dessus et remplit de rechef la caverne."
[Note 1: _Oeuvres morales et diversifiees et histoires_, p. 292.]
"Dom Calmet[1], rapporte que deux religieux fort eclaires et fort sages, le
consulterent sur une chose arrivee a Orbe, village d'Alsace, pres l'abbaye
de Pairis.
[Note 1: _Traite sur les apparitions des esprits_, t. I, p. 274.]
"Deux hommes de ce lieu leur dirent qu'ils avoient vu dans leur jardin
sortir de la terre une cassette, qu'ils presumoient etre remplie d'argent,
et que l'ayant voulu saisir, elle s'etoit retiree et cachee de nouveau sous
la terre. Ce qui leur etoit arrive plus d'une fois."
Le meme auteur ajoute[1]:
[Note 1: Au meme endroit.]
"Theophane, historiographe grec, celebre et serieux, sous l'an de J.-C.
408, raconte que Cabades, roi de Perse, etant informe qu'entre le pays de
l'Inde et de la Perse, il y avoit un chateau nomme Zubdadeyer, qui
renfermoit une grande quantite d'or, d'argent et de pierreries, resolut de
s'en rendre maitre; mais ces tresors etoient gardes par des demons, qui ne
souffroient point qu'on en approchat. Il employa, pour les conjurer et les
chasser, les exorcismes des mages et des Juifs qui etoient aupres de lui;
mais leurs efforts furent inutiles. Le roi se souvint du Dieu des
chretiens, lui adressa ses prieres, fit venir l'eveque qui etoit a la tete
de l'Eglise chretienne de Perse, et le pria de s'employer pour lui faire
avoir ces tresors, et pour chasser les demons qui les gardoient. Le prelat
offrit le saint sacrifice, y participa, et etant alle sur le lieu, en
ecarta les demons gardiens de ces richesses, et mit le roi en paisible
possession du chateau."
"Racontant cette histoire a un homme de consideration[1], il me dit que
|