un Lyonnais, qui depuis fut chapelain a
l'eglise Notre-Dame de Paris, que lui avec ses compagnons avoyent
descouvert par magie un thresor a Arcueil pres de Paris. Mais voulant avoir
le coffre ou il estoit, qu'il fut emporte par un tourbillon et qu'il tomba
sur lui un pan de la muraille, dont il est et sera boiteux toute la vie. Et
n'y a pas longtemps qu'un prestre de Nuremberg ayant trouve un thresor a
l'aide de Satan, et sur le point d'ouvrir le coffre, fut accable des ruines
de la maison. J'ay sceu aussi d'un pratricien de Lyon, qu'ayant este avec
ses compagnons la nuict, pour conjurer les esprits a trouver un thresor,
comme ils avoient commence de fouir en terre, ils ouyrent la voix comme
d'un homme qui estoit sur la roue, pres du lieu ou ils creusoyent, criant
espouvantablement aux larrons, ce qui les mit en fuite. Au mesme instant
les malins esprits les poursuivirent battans jusques en la maison d'ou ils
estoyent sortis, et entrerent dedans, faisant un bruit si grand, que
l'hoste pensoit qu'il tonnast. Depuis, il fit serment qu'il n'iroit jamais
cercher thresor.
[Note 1: Au meme endroit.]
Le sieur de Villamont[1] raconte ce qui suit:
[Note 1: _Voyages_, liv. I, chap. XXIII.]
"Pres de Naples, nous trouvans au bord de la mer, joignant une montagne ou
l'on descend en la grotte qu'on appelle du roi Salar, nous entrasmes dedans
icelle grotte avec un flambeau allume, et cheminasmes jusques a l'entree de
certaine fosse, ou nostre guide s'arresta, ne voulant passer outre. Lui
ayant demande la cause de cela, respondit que ceste entree estoit tres
perilleuse et que ceux qui s'ingeroyent de passer plus avant n'en
retournoyent jamais dire nouvelles aux autres: ainsi qu'arriva (dit-il) il
y a environ six ans (il racontoit l'histoire au commencement de l'annee
1589), au prieur de l'abbaye de Margouline, a un Francois et a un Aleman,
lesquels arrivez a ceste fosse furent avertis par moi de n'entrer dedans.
Mais se mocquant de mes admonitions prindrent chacun son flambeau pour
descendre. Ce que voyans, je les y laissai entrer, sans vouloir aller en
leur compagnie, les attendant toutefois a l'entree d'icelle. Mais voyant
qu'ils ne retournoyent point, je me doutai incontinent qu'ils estoyent
morts, de sorte qu'estant retourne a Naples, je le recitay a plusieurs;
tant qu'enfin cela vint a la connaissance des parents du prieur, qui me
firent constituer prisonnier, alleguant contre moi que je l'avois fait
entrer dedans,
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