rible
craquement de dents. Quelques-uns luy ayant arrache de ces pieces d'entre
les mains trouverent que c'estoyent vrayes pieces de monnoye, et les
gardent encore. Au reste cette fille estoit fort tourmentee de fois a
autre: mais au bout de quelques mois elle fut du tout guerie et a vescu
depuis en bonne sante; on fit souvent prieres pour elle, et s'abstint-on
expressement de toutes autres ceremonies."
[Note 1: En ses _Epitres_.]
[Note 2: _Thresor des histoires admirables_.]
"J'ay entendu, rapporte le meme auteur au meme endroit[1], qu'en Italie y
avoit une femme fort idiote, agitee du diable, laquelle enquise par Lazare
Bonami, personnage assiste de ses disciples, quel estoit le meilleur vers
de Virgile, repondit tout soudain:
[Note 1: Cite par Goulart, _Thresor des histoires admirables_, t.
I, p. 143.]
_Discite justitiam moniti et non temnere divos_.
C'est, adjousta-t-elle le meilleur et le plus digne vers que Virgile fit
oncques: va-t-en et ne retourne plus ici pour me tenter."
Une nommee Louise Maillat, petite demoniaque qui vivait en 1598, perdit
l'usage de ses membres; on la trouva possedee de cinq demons qui
s'appelaient _loup, chat, chien, joly, griffon_. Deux de ces demons
sortirent d'abord par sa bouche en forme de pelotes de la grosseur du
poing; la premiere rouge comme du feu, la seconde, qui etait le chat,
sortit toute noire; les autres partirent avec moins de violence. Tous ces
demons etant hors du corps de la jeune personne firent plusieurs tours
devant le foyer et disparurent. On a su que c'etait Francoise Secretain qui
avait fait avaler ces diables a cette petite fille dans une croute de pain
de couleur de fumier[1].
[Note 1: M. Garinet, _Hist. de la Magie en France_, p. 162.]
II.--ENSORCELES
"On tient, dit Goulart[1], d'apres Vigenere[2], que si les sorciers
guerissent (c'est-a-dire dessorcelent) un homme maleficie, et par eux ou
autres leurs compagnons ensorcelle, il faut qu'ils donnent le sort a un
autre. Cela est vulgaire par leur confession. De fait, j'ay veu un sorcier
d'Auvergne prisonnier a Paris, l'an 1569, qui guerissoit les bestes et les
hommes quelquefois: et fut trouve saisi d'un grand livre, plein de poils de
chevaux, vaches et autres bestes, de toutes couleurs. Quand il avoit jete
le sort pour faire mourir quelque cheval, on venoit a lui, et le guerissoit
en apportant du poil; puis il donnoit le sort a un autre, et ne prenoit
point d'ar
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