, ayant bon garant,
qui lui avoit baille un aneau pour mettre sous les linges de l'autel quand
il disoit messe."
"D'apres dom Calmet[1], Aeneas Sylvius Piccolomini, qui fut depuis pape
sous le nom de Pie II, ecrit dans son _Histoire de Boheme_ qu'une femme
predit a un soldat du roi Wladislas que l'armee de ce prince seroit taillee
en pieces par le duc de Boheme; que si le soldat vouloit eviter la mort, il
falloit qu'il tuat la premiere personne qu'il rencontreroit en chemin,
qu'il lui coupat les oreilles et les mit dans sa poche; qu'avec l'epee dont
il l'auroit percee, il tracat sur terre une croix entre les jambes de son
cheval, qu'il la baisat, et que montant sur son cheval, il prit la fuite.
Le jeune homme executa tout cela. Wladislas livra la bataille, la perdit et
fut tue: le jeune soldat se sauva; mais entrant dans sa maison, il trouva
que c'etoit, sa femme qu'il avoit tuee et percee de son epee, et a qui il
avoit coupe les oreilles."
[Note 1: _Traite sur les apparitions des esprits_, t. I, p. 100.]
Dom Calmet[1] nous apprend d'apres Frederic Hoffmann[2] que "Une bouchere
de la ville de Jenes, dans le duche de Weimar en Thuringe ayant refuse de
donner une tete de veau a une vieille femme, qui n'en offroit presque rien,
cette vieille se retira, grondant et murmurant entre ses dents. Peu de tems
apres, la bouchere sentit de grandes douleurs de tete. Comme la cause de
cette maladie etoit inconnue aux plus habiles medecins, ils ne purent y
apporter aucun remede; cette femme rendoit de tems en tems par l'oreille
gauche de la cervelle, que l'on prit d'abord pour sa propre cervelle. Mais
comme elle soupconnait cette vieille de lui avoir donne un sort a
l'occasion de la tete de veau, on examina la chose de plus pres, et on
reconnut que c'etoit de la cervelle de veau; et l'on se fortifia dans cette
pensee, en voyant des osselets de la tete de veau, qui sortoient avec la
cervelle. Ce mal dura assez longtems, et enfin la femme du boucher guerit
parfaitement. Cela arriva en 1685."
[Note 1: _Traite sur les apparitions des esprits_, t. I, p. 101.]
[Note 2: _De Diaboli potentia in corpora_, 1736, p. 382.]
Bodin a escrit livre II, chap. III, de la _Demonomanie_, dit Guyon[1], que
le sieur Nouilles, abbe de l'Isle, et depuis evesque de Dax, ambassadeur a
Constantinople, dit qu'un gentilhomme polonois, nomme Pruiski, qui a este
ambassadeur en France, luy dit que l'un des grands roys de la chrestiente,
voulant
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